my loneliness is killing me

Depuis que t’es là, tu te sens mieux. Tu ne t’en rends pas forcément compte mais tu es plus calme, plus posée et moins méfiante. Ca te réussi. Finalement, c’était vraiment une bonne idée que de venir ici. T’étais certainement mieux ici que les gosses dans leur nouvelle famille s’ils en avaient trouvé une. Ici, t’es libre. Tu n’es plus obligée de voler pour avoir ta ration de nourriture. Tu revis. Le personnel vous surveille, surtout quand vous êtes en cuisine mais c’est vraiment la liberté à côté de ce que te faisait faire le vieux.

En cet après-midi, tu te rends au kiosque. Apparemment, il y a toujours du monde mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. C’est dommage. Tu n’as pas vraiment d’amis pour le moment. Tu viens d’arriver c’est normal non ? Surement. De toute façon, tu as l’habitude d’être seule, de te sentir seule plus exactement. Mais ça te dérange. Tu n’aimes pas être seule. Tu t’ennuies. Sauf que tu n’es pas du genre à aller vers les autres alors tu ne sais pas quoi faire. T’aimerais bien passer ton temps avec les autres pensionnaires, les journées passeraient plus rapidement mais ce n’est pas le cas. C’est mal barré d’ailleurs. Ce n’est pas en restant dans ton coin que ça va s’arranger. Ca non. Tu t’assois, les bras croisés, tu scrutes les alentours. Tu ne comprends pas pourquoi tout le monde vient ici en fait. Ce n’est pas trop mal comme endroit mais pas de la à s’extasier pendant des heures. Pas de là à passer des heures et des heures. Si, tu pourrais y passer des heures si t’avais des amis. Hors ce n’est pas le cas. T’es plus douée pour encaisser les coups que pour faire conversation avec les autres. Tu ne serais pas contre, parler avec les autres suicidaires comme t’aimes bien les appeler. Mais encore faut-il qu’eux viennent vers toi. Les bras croisés, tu poses aussi ta tête sur tes genoux. Encore une autre putain de journée à t’ennuyer.