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 ISN'T IT LOVE (SIMON)

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arthur
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MessageSujet: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptyDim 15 Juin - 19:46

Je me planque.
Avant de sortir de ma chambre je regarde douze fois à gauche, douze fois à droite. Parfois je crois même que je marche sur la pointe des pieds en espérant très fort qu’il ne me remarque pas. C’est horrible le matin le midi et le soir. Quand on est en train de manger et que je sens ses yeux comme des couteaux. Il les jette sur moi et-
Il me déteste.
Je suis sûr qu’il me hait et qu’il m’en veut parce que je suis vraiment une enflure, un sale type. Je savais que je l’aimais mal, que je l’aimais n’importe comment. Je le savais je le savais je le savais. Le soir ça m’empêche de dormir cette histoire. Je fixe le plafond en me bouffant les ongles et c’est impossible de tomber dans le sommeil. Aussi impossible que d’embrasser Simon au milieu de tout le monde.
Quand je pense à ma réaction ça me tue, ça me ronge, ça me bouffe.
On était là, tous les deux dans le canapé. Et on discutait ou je sais plus exactement ce qu’on faisait. Et puis sa main s’est posée sur ma cuisse et je l’ai regardé l’air de dire, eh qu’est-ce que tu fais ? Et puis il a approché son visage comme pour m’embrasser, non, c’était POUR m’embrasser. Et moi j’ai aplati mes paumes contre son torse et je l’ai repoussé violemment, sa nuque a atterri sur l’accoudoir et je me suis levé en lui gueulant « putain mais qu’est-ce que tu fous, dégage ! ». Tout le monde nous a regardés.
Ils ont compris.
Je me suis barré en claquant la porte, les joues rouges et le souffle court. J’ai couru et je suis allé m’enfermer dans le garage à vélos. Depuis j’évite Simon. Je fais tout pour pas le croiser. Quand les autres pensionnaires me regardent je baisse les yeux. Qu’est-ce que je bien faire d’autre ? J’en ai les mains qui tremblent la nuit. Je crois que j’ai jamais été aussi blessant avec Simon que ce jour-là. Peut-être qu’il l’a pris comme une rupture. Si ça se trouve j’ai brisé tout l’amour qu’il portait en lui. Il voudra plus jamais m’embrasser et je l’emmènerai jamais au cinéma ni au café ni en boîte de nuit.
Oh non.
J’ai tout gâché.
J’ai l’impression de l’avoir écrasé avec une bagnole ou n’importe quoi. Il m’avait dit d’arrêter de me torturer mais là c’est pire qu’avant. Hier soir encore je me tapait le front contre le mur et je me sentais terriblement seul. Au fond d’un trou, dans une nuit opaque et infinie. Mais moi j’aimerais lui dire que je l’aime toujours, aussi fort qu’avant, que je l’aime comme un dingue et que-
Que c’est compliqué.
Que j’ai honte. J’ai putain de honte. Je veux pas lui tenir la main ni l’embrasser ni le serrer dans mes bras ni m’asseoir trop près de lui et encore moins lui effleurer le bras sans faire exprès. Je veux pas et je peux pas. Ça me dépasse, c’est trop. Dans mon lit, dans sa chambre, dans le garage à vélo, dans la nuit, loin de la maison. Je peux le faire, je peux, je pourrais le faire des milliards de fois. Mais là, devant les autres, sous les projecteurs ça me fait un blocage. C’est comme si c’était pas moi. C’est comme si j’étais le même type d’avant la première fois, le même type avec sa cinglée de mère, le même type et ses copains débiles. Je crois que j’en suis, de débile.
J’aimerais m’excuser, me foutre à genoux devant lui et lui dire désolé, désolé, je t’aime toujours, reviens. C’est pas toi, c’est pas nous, c’est moi.
Encore une fois.
Il fait nuit. Impossible de trouver le sommeil. Je me lève et je descends les escaliers. Il y a une chance sur beaucoup de tomber sur Simon. À cette heure-ci il doit être en train de dormir et de rêver d’un autre garçon, un moins con, un plus gentil. Aucun doute là-dessus. J’utilise tout de même mille précautions, comme marcher sur la pointe des pieds et regarder derrière moi. Dans quelques pas c’est la cuisine.
J’allume la lumière et je croise mon reflet dans l’argent d’une casserole. Vilaine tête. Je me sers un verre d’eau. J’ai une sacrée boule dans le ventre : du genre qui t’empêche de dormir, de manger, de parler.
Et puis je me dis que si j’aimais les filles et pas les garçons, rien de tout ça ne serait arrivé. Je veux dire, si je m’étais contenté de regarder Simon de loin et si j’avais continué de flirter avec des filles, rien de tout ça ne serait arrivé. J’aurais poursuivi mon chemin semé d’emmerdes. J’avais pas prévu ça. J’avais pas prévu d’entrer ici et de tomber amoureux. Encore moins d’un garçon.
Encore moins de Simon.
Je soupire et je sirote mon verre d’eau. Puis là-bas, dans la pénombre. Je crois reconnaître une silhouette. La forme des épaules, les cheveux pagaille…
Oh.
Non.
C’est Simon. Je sais à deux cent cinquante pourcent que c’est lui. Est-ce qu’il m’a vu ? Moi je l’ai vu. Non, il m’a pas vu. Pris de panique, mes mains se mettent encore à trembler et je glisse par terre pour aller me planquer sous la table de la cuisine. Je fais un vacarme pas possible. Je ferme les yeux.
Et j’ai une pensée qui domine les autres. Elle les surpasse de loi, elle les écrase avec ses gros pieds :
Je me déteste.
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Simon
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptyLun 16 Juin - 15:18

G^qùpsdofkn porj ùqjkgn ^soeifjg ^zfjzêirgj ùqp^dfogk êritjh pdfogulfjkbqùsldkhfzoeiuf qsbhldkfhatyelkvjn sldfiugbhqsklm jdfn maziruhsldmkf nv qmsidfughsldkfjg aorugh smidfugjnqmslditu mqlskdfhqmsodifhqm osfugh qhsmdofjqsmjfh mosdjhzuieryjfhazphxlckj qmskdufhapzuodr scjklfhp erouh qsdf.

(le bruit de ma fureur)

Ça fait trois jours que je me la traîne.
Ma fureur, ma colère, ma haine.
Que des mots féminins pour dire ma rage, pour détester un garçon. Des mots-filles pour véhiculer l’aigreur que je cultive pour Arthur. Arthur, six lettres trop dures. Trop dures pour moi. C’est trop dur tout ça. C’est pas que j’abandonne. Ça vient juste de commencer. Non c’est pas ça. C’est qu’il faut le temps pour que la colère s’en aille voyager dans le cœur de quelqu’un d’autre.
C’était vendredi.
Il y avait le canapé Arthur moi. C’était après la nuit contre lui. J’avais le cœur dans les nuages. Il y avait des mots en l’air, des histoires, des trucs qui se promenaient entre nous, mais surtout, moi, j’avais envie de l’embrasser. J’avais pas envie de penser aux gens autour, aux autres cassés, j’avais pas envie d’imaginer Arthur qui me dirait non, non tu m’embrasses pas. J’avais juste envie de sa bouche.
Je crois que c’est normal quand on est amoureux.
Et on est amoureux.
J’ai vu sa bouche de très près et puis tout de suite après de très loin, il m’a poussé je me suis ramassé sur le bord du bras du canapé, ma nuque s’en souvient encore (elle est peut-être bleue, rose, violette, je sais pas, c’est hors de mes yeux). J’ai entendu sa voix énervée et j’ai senti des gens qui nous regardaient. Pleins de gens. Tous les gens. Il est parti et moi je suis resté.
Un jour je voudrais retenir quelqu’un.
Mais pas quelqu’un qui en a pas envie.
Alors je suis resté.
Parce que j’aurais pas pu bouger, j’avais tout mon corps qui était en train de se casser. Mon cœur d’abord, mon cœur évidemment, mon cœur en ras-le-bol. Et puis tout. La tête, les clavicules, le cou, les genoux, les bras et les chevilles. Personne a rien fait pour moi. Les autres, ils ont pas pris l’habitude de s’occuper de moi, c’est pour Arthur, ça. Je me suis désintégré devant eux. Je vous le jure, qu’on peut mourir d’amour, ça a failli m’arriver, et puis je me suis souvenu que c’était à mon tour de mettre le couvert ce soir-là, avec une autre fille, celle à qui j’ai pas réussir à dire je t’aime - problème de langue - alors je me suis levé et je suis parti sortir les assiettes.
Il est minuit.
Les princesses doivent rentrer chez elle.
Je crois que j’avais soif au départ, j’ai fait un cauchemar (j’ai rêvé de ma vie). La lumière de la cuisine brûlait quand je suis arrivé mais j’ai rien vu, j’ai vu personne. Et puis j’ai eu envie d’explorer les petits personnages de la cuisine, je me suis trouvé à explorer les tiroirs de couverts. J’ai jamais vu de vrais couteaux, ceux qui peuvent faire mal à quelqu’un, ici ils sont tous à bouts ronds, des inoffensifs. Je crois que même les fourchettes pourraient plus blesser quelqu’un que ces couteaux-là. J’en suis à planter les pics de l’une d’entre elles dans la peau de mon poignet quand ça fait vacarme derrière moi.
Table, chaise, je sais pas.
Je traîne mon corps jusqu’au foyer de bruit. Coup au cœur. C’est mon crève-cœur personnel qui se cache. Se cache de moi, il a dû me voir, c’était lui l’allumeur de lumière. Mon corps tremble, tout mon moi, Arthur je le reconnais pas, j’ai du mal à croire que c’est lui sous cette table, j’ai mal de voir que c’est vraiment lui. Un peureux. Peur de moi, peur de moi qui l’aime.
Je respire fort, comme quand il m’embrasse.
Mais là c’est autre chose.
Je le saurais s’il était en train de m’embrasser.
- Sors de là Arthur.
C’est pas un ton gentil, pas un ton amour, je m’en veux je me déteste d’avoir à lui parler comme ça mais il l’a cherché. Il m’a cherché. Je le regarde planqué sous sa table et là j’ai plus du tout envie de l’embrasser, et la dernière fois quand on a failli commencer à faire l’amour, je suis bien content qu’il se soit rien passé.
(Non c’est pas vrai.
J’aurais aimé, adoré.
Mais c’est coincé au fond de mon cœur, sous des tonnes et des tonnes de rancœur.)
Il sort pas de là, Arthur, alors je l’aide, en fait je le force, je me penche je lui prends le bras et quand mes doigts touchent sa peau, j’essaie d’être le moins amoureux de lui possible, mais c’est pas facile. C’est pas facile d’être debout devant lui et de se dire y a qu’une chose à faire. Qu’une chose à faire pas pour qu’il comprenne, pas pour qu’il arrête, juste qu’une chose à faire, point. Ça me fait mal d’avance. Alors je retarde. Je le regarde.
Arthur c’est mes premières fois.
Première étreinte, premier baiser, première nuit dans les bras, premier amour. Et je veux vraiment qu’il soit le dernier dans tout ça. Premier et dernier amour etcetera. Mais faut qu’il commence à faire des efforts. Parce qu’à force de tout ça j’ai de plus en plus de mal à voir plus loin que maintenant. À regarder le futur avec lui. Les choses qui vont mieux. Sortir. Découvrir chez lui. Aller en boîte de nuit et dans des rayons de supermarché.
L’aimer encore longtemps.
Je relève pas mes manches, j’en ai pas sur mon débardeur de pyjama. De toute façon c’est pas mon corps qu’il faut préparer à la bagarre, c’est mon cœur. Frapper pour aimer. Frapper au lieu d’aimer. C’est triste d’arriver là. Jamais je l’ai frappé, juste quelques fois pour rigoler. C’est triste qu’on ait dû s’aimer avant pour se taper dessus maintenant. C’est triste que je doive le frapper parce que je l’aime et que lui aussi et que rien ne fonctionne comme il faut, tout fonctionne dans le mauvais sens.
Premier coup.
Mâchoire.
Avec les poings, c’est comme ça qu’il aime.
C’est comme ça qu’on l’a toujours aimé.
C’est un grand silence, un gros silence, et puis c’est beaucoup de bruit, c’est moi contre Arthur avec mes poings cassés qui continuent de taper partout sur son corps, partout où je peux. Ça me fait mal alors j’espère que ça lui fait mal à lui aussi, je veux qu’il le sente contre sa peau, contre les bleus que je lui fais, que plus jamais il doit me faire un coup pareil. Plus jamais sinon je le tue. Et ça, c’est juste l’avant-goût.
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arthur
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptyLun 16 Juin - 17:26

J’entends ses pieds qui grincent sur le plancher et j’ai le cœur qui bat à tout rompre. Il bat comme un malade et moi ça me fout la gerbe quand il se comporte comme ça, mon cœur. J’ai les mains qui tremblent, aussi. On pourrait presque entendre les os cliqueter à l’intérieur. Je flippe comme un dingue à l’idée de le croiser.
Puis ses pieds, je les vois. Il sait que je suis là. Il sait que je suis là, sous cette table. J’aurais dû me barrer en courant, encore une fois. Et fuir comme un lâche. Monter dans ma chambre, faire mon sac et déserter la pension. Puis après je serais allé jusqu’au village à pieds, toujours en courant. Et j’aurais pris quelques verres, de quoi me soûler suffisamment. Peut-être qu’après je serais allé jusqu’à la falaise en titubant un peu et en marmonnant tout seul. Je me serais assis, les pieds dans le vide. Et le vent m’aurait poussé. Je serais tombé sur les rochers en contrebas et Simon n’aurait plus à me supporter. Il n’aurait plus à supporter ce que je suis, le moi qui l’aime n’importe comment et qui piétine son cœur. C’est sûrement ça la solution la plus appropriée dans des cas d’extrême urgence comme le notre :
Mourir.
Puis sa voix. Elle ordonne, elle dit sors de là. Moi je fais non avec la tête, mon menton s’agite des deux côtés. Mais sa main se serre sur mon bras et il me traîne hors de ma planque et me hisse. J’ai les genoux qui flageolent un peu. Je commence à ouvrir la bouche pour pouvoir me confondre en excuses et dire que je suis désolé, oh si tu savais à quel point je suis désolé, c’est pas que je voulais pas mais c’est plus fort que moi. Je t’aime, excuse-moi.
J’ai le temps de rien dire.
Je le regarde comme un con.
Et son poing s’écrase sur mon visage, droit sur l’angle de ma mâchoire. Je l’entends qui craque sous la force du coup. Mon visage suit la trajectoire imposée par la puissance des phalanges de Simon. J’ai le temps de penser, c’est tout. C’est sur le coup de la colère, de la tristesse, de la déception. Maintenant on va se tomber dans les bras l’un de l’autre et se dire que c’est pas grave que rien n’est grave, qu’il me pardonne.
Non.
Il continue. Je sens ses coups sur ma peau. Ça me coupe le souffle. Ça me fait monter les larmes aux yeux. Tout ce que je parviens à faire c’est lever les bras contre mon visage pour tenter de le protéger. J’ai l’impression d’avoir déjà vécu cette scène. Sauf que c’était dans le salon et que les poings c’étaient ceux de ma mère. Mais ça fait tout aussi mal. C’est pire quand c’est Simon. C’est pire PARCE QUE c’est Simon. Et que je pensais jamais qu’il me frapperait comme ça. Et je savais pas qu’il était capable de tabasser quelqu’un comme ça.
Mais sa colère se transmet dans mon corps. Je me contracte et tente de riposter avec les poings. Même endolori, j’arrive à viser les côtes et aussi le visage. C’est les points les plus sensibles. Le mieux, c’est réussir à péter la côte de son adversaire : ça met des mois à se réparer, on a mal quand on tousse quand on respire quand on rit – on oublie pas le donneur de coups non plus.
Arrête, je hurle brusquement. Je le repousse à coups de phalanges fatiguées sur son torse. Je les lui balance dans le buste pour l’éloigner de moi. Je saigne quelque part à la tête. Une,
Deux secondes de répit.
Je me précipite sur lui pour lui agripper le débardeur d’une main et entourer son cou de l’autre. Et comme ça, je le pousse violemment contre le mur. Je le colle contre celui-ci. Mon souffle s’étrangle dans ma gorge et mes épaules sont secouées de fatigue, de colère et de tristesse.
J’ai des larmes qui perlent sur le gouffre de mes paupières.
Je pense aux futurs arcs-en-ciel sur mon corps. Et je me dirai que c’est Simon qui les a créés. Avec ses propres mains, avec ses propres doigts. Cette pensée me glace et me terrifie. Pourquoi ? Je demande. Pourquoi t’es obligé de réagir si fort, pourquoi t’es obligé de cogner si fort ? Je le regarde droit dans les yeux. Je respire comme un dingue. On dirait que j’ai couru un marathon. Tu veux me tuer ou quoi ?
Le pire c’est que je suis sûr que oui. Je suis sûr qu’il veut me tuer avec ses propres mains pour toute la douleur que j’ai pu lui infliger. Et je sais pas comment lui faire comprendre que je m’en veux. Mais tout est trop nouveau, trop prématuré, trop bizarre, trop anormal. Tu ressembles à ma mère, je murmure.
J’ai les yeux qui brillent comme l’océan. Je le lâche brutalement. On dirait qu’il a la marque de ma main sur son cou blanc. Je recule d’un pas. Distance de sécurité. On dirait que la maison ne s’est pas éveillée sous nos éclats de coups et de colère. Je vous jure, c’était un vrai ouragan ce qu’il vient de se dérouler, en bas.
Simon je l’ai pas reconnu.
Il était possédé.
Et tout ça c’est de ma faute. Désolé, ma voix se brise comme une assiette sur le carrelage sale de l’appartement. Qu’est-ce que je peux dire d’autre ? T’as raison, tout est de ma faute. Je suis qu’un débile de toute façon. Je sais pas comment aimer. Je sais pas t’aimer. J’ai peur de toi, j’ai peur de moi. Je suis en train de devenir autre chose.
Je lui demande pas la pitié. Si il veut on arrête tout. On arrête de se parler, on dort plus jamais ensemble, on s’assoit plus à côté pour manger/lire/regarder la télévision. On fait plus rien ensemble. On s’évite. On se touche plus. Ce serait dramatique (pour moi).
Mes yeux l’évitent. Je veux pas le voir. Je veux pas voir le brasier dans ses prunelles. Je veux pas sentir la fureur de ses mains. Je me masse la mâchoire. Je savais pas qu’il pouvait frapper aussi fort.
Je pensais pas qu’on finirait comme ça.
Deux boxeurs sur un ring.
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Simon
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptyMar 17 Juin - 19:03

Crac.

(le bruit de ses os qui faiblissent sous mes doigts)

///

(le bruit de son corps qui commence à se colorer de bleu ciel, violet foncé, rouge colère)

Je tape je tape mais ça sert à rien parce qu’il répond, moi à partir de ce moment-là même si je continue d’agiter les poings, je suis fini, je déclare forfait. Contre Arthur je peux pas. Parce qu’il est trop fort, parce qu’il a trop l’habitude, parce que c’est Arthur. Je secoue mes mains-bagarre mais ça sert plus à rien, le haut de ma joue pleure sous ses phalanges, mon nez coule du sang dans ma bouche. Sang salé de mes larmes. Des bébés de ma tristesse, mon cœur qui lâche devant notre violence. Comment on fait pour transformer de l’amour en de la violence. Je me suis toujours posé la question. J’ai la réponse dans les poings d’Arthur qui cassent mon corps.
Bien fait.
Est-ce que ça va être notre nouvelle de s’enlacer ?
J’ai peur d’avoir lancé la bagarre et quand Arthur, en me poussant au loin, hurle - « arrête » - mes oreilles tremblent. Je préfère quand on se dit des choses dans le fond de l’oreille, rien que pour nous, rien qu’à nous, quand il parle contre ma peau et que ça fait chaleur. Mais faut savoir aussi. Faut savoir Simon.
Je vais m’étouffer dans mes larmes-colère.
On verra ce que ça donne.
Je l’ai rendu rage et il court sur moi, j’étouffe sous ses doigts, j’étouffe sous ses pourquoi, des questions auxquelles je peux pas répondre, je peux pas dire tu m’as brisé le cœur et je peux pas dire non plus allez on se calme et on arrête, je peux pas dire ça, et même que si je pouvais bouger je lui en mettrais encore une. Puis deux. Puis trois. Jusqu’à ce qu’il dise arrête. Encore, arrête.
Pourquoi je suis obligé de cogner si fort ?
Bah pour que tu vois ce que ça fait, des coups qui résonnent sur le corps. Moi, c’est ce que ça me fait quand tu fais comme si tu m’aimais pas. C’est juste pour partager. Mais je le dis pas je dis rien. Je serais pas capable. De parler. Les mots se marchent dessus au fond de ma gorge, mêlés à la boule de colèrechagrin c’est pas très propre. Je sais même pas si je pense correctement encore, il a comme cassé ma tête en deux avec ses poings.
Il me relâche et on dirait que je le dégoûte quand il dit
- Tu ressembles à ma mère
et qu’il voudra plus jamais me toucher.
« Tu ressembles à ma mère. »
Moi je suis mis sur pause, mais lui il doit se rendre compte qu’il a dit un truc terrible parce que deux secondes et un avion plus tard il lâche, il crache, désolé. Ça m’énerve désolé, désolé passe trop souvent sa bouche, beaucoup plus que, Simon, viens dans mes bras, c’est dommage. Mais je sais pas si je voudrais de ses bras. Je sais plus. Si c’est pour que ça reste un secret entre nous.
Désolé.
Moi aussi je voudrais dire désolé, désolé je veux pas être comme ça, je veux être Simon gentil avec toi, je veux être ton créateur de sourires, de battements de cœur, pas d’hématomes. Je veux être Simon qui te pousse vers le haut, qui te dit regarde les étoiles un peu. Je veux être Simon qui t’aime et qui te fait t’aimer toi-même.
Je veux pas être Simon que t’aimes pas.
Mais non.
Mais non trop de colère.
Moi aussi je voudrais dire désolé, moi aussi je voudrais crier. Je sais pas ce que je voudrais dire, peut-être que je voudrais juste crier. Un long cri pour faire sortir tout ce qui ne peut pas être dit parce qu’il y a pas assez de mots, pas assez de place ici, pas assez, pas assez, jamais assez (bien). Je suis pas capable. Mon corps est inapte. Mon corps a pas été taillé pour supporter des rages comme celle-là et je me vois tout couillon devant elle, à la subir avec douleur.
J’ai que des cris dans la tête.
Je crois que je commence à pleurer.
Pas des larmes, que des sanglots qui me viennent de la poitrine comme des grands hoquets malheureux. Et puis si, des larmes. Partout sur le visage, à me noyer. Des larmes et des sanglots. Et du sang. Joyeux mélange de couleurs.
Ça me secoue le corps comme des électrochocs.
Je me sens seul avec mes larmes mon sang mes sanglots, mes mots qui ne savent plus quoi dire, là contre mon mur, avec mon cou qui a encore mal après la pression de sa main, quant à ma mâchoire, mes côtes, mon visage et tout ça j’en parle pas. Peut-être que tout est cassé. Qu’il va falloir tout remplacer.
Mais moi, j’ai même pas de sécurité sociale.
Je me sens seul à pleurer dans mon coin. Je sais même plus ce qui me fait pleurer - un tout emballé dans un papier cadeau teinte rouge passion, rouge garçon. Arthur est là et il s’en va pas alors. Je vais poser mon front sur son épaule avec mes mains dans mes poches, nos corps qui s’effleurent à peine et je laisse les larmes tomber les unes après les autres sur mes joues, se rouler dessus et se mélanger, elles tombent sur le torse d’Arthur. Je fais ça parce qu’il y a rien de pire que de pleurer tout seul. Y a rien de pire que de pleurer devant quelqu’un sans aller se coller contre lui.
Quand j’ai tout pleuré je m’en vais.
Il y a une fenêtre qui traîne par-là, un peu loin de lui, je l’ouvre en grand et je me prends l’air de la nuit en plein visage. Ça fait froid, ça fait mal, ça fait brûler les coupures sur le visage.
Je me masse les phalanges.
C’était pas moi, ça.
Pourtant si.
Pourtant c’était nous. Arthur et moi, qui nous crions notre amour le soir quand il n’y a personne pour nous entendre, nous voir, nous comprendre. Je veux qu’on s’aime tranquillement. Je veux pas de ses scènes de bagarre. Si on était pas comme ça, si seulement, ce serait calme et amoureux. Mais si on était pas comme ça, on s’aimerait pas, alors faut choisir, c’est comme ça et pas autrement j’imagine. Je veux l’aimer, l’aimer trop mais pas me lasser, jamais, pas comme avec ces chansons qu’on écoute trop jusqu’à s’en faire péter les oreilles.
Je veux pas qu’on devienne deux cons qui se cassent la gueule au lieu de se dire je t’aime. Qui relèvent les manches quand ils ne savent plus comment s’adresser la parole sans se faire du mal.
J’ouvre la bouche et je suis capable de dire qu’une chose, je sais même pas s’il m’entend
- Je suis pas ta mère. Je serai jamais ta mère. Je t’aimerai toujours.
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arthur
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptyMer 18 Juin - 10:03

J’ose poser mes yeux sur lui. Mon corps se soulève à chacune de mes respirations bruyantes. J’ai l’impression qu’on est deux chiens sauvages en train de se disputer un bout de trottoir. Deux clébards affamés. Je crois seulement qu’on est affamés de tendresse et d’amour – parce qu’on en a jamais reçu suffisamment avant de se croiser. Et en plus de tout ça Simon pleure. Son corps est secoué de spasmes un peu violents et des perles salées roulent sur ses joues pâles. Ça se mêle au sang de son nez et de sa bouche.
Moi ça me rend triste ce qu’il se passe.
Ça me serre le cœur.
Et je m’en veux tellement. Mais c’est difficile. C’est. Difficile. Je sais même pas comment mettre des mots sur ce qu’il se passe à l’intérieur de moi, dans ma tête, dans mon corps. Ce sont des gribouillis au goût de sel/de sang/de bleus. C’est pas un très beau mélange. Mais par-dessus ça il y a des tâches du soleil Simon. C’est pas très beau. C’est moi.
Puis Simon il casse les deux pas de distance entre nous. Il enjambe le fossé douloureux et son front se pose sur mon épaule. Je me sens un peu raide. Je sais pas si j’ai envie de le prendre dans mes bras. Je lève un peu les bras et mes mains endolories et tremblantes avec. Je l’entoure finalement en poussant un long soupir. Un soupir qui dit : mais qu’est-ce qu’il nous arrive ? Pourquoi ? J’embrasse le sommet de son crane et je passe une main tendre dans ses cheveux.
Je le laisse partir.
Il marche jusqu’à une de ces fenêtres avec un vieux cadran en bois. Elle s’ouvre en grinçant.
Puis il me dit qu’il est pas, qu’il sera jamais ma mère. Je t’aimerai toujours. C’est ça qu’il dit. Ça des airs de futurs invincibles, des airs de guerre qu’on gagne et qu’on perdra jamais. Je souris – ça fait mal à cause de ma lèvre ouverte.
Simon… Je murmure. Je prononce rarement son prénom. Il me remue le cœur. C’était ce qu’on appelle une déclaration d’amour, non ? Il a dit toujours. Ça l’engage pour la vie – et moi aussi. Ça veut dire que j’ai pas le droit de le lâcher. J’ai pas le droit de partir pour un(e) autre. Pas le droit de l’oublier. Pas le droit de le laisser tomber. Mais ça me va. Ça me va, la vie avec lui. Ce sera sûrement très bien  et sûrement très beau. Un peu douloureux et parfois très triste.
Mais c’est comme ça que ça marche.
Pour tout le monde.
Je reviens vers lui presque en courant et je m’assieds sur le bord de la fenêtre de façon à ce qu’on se voit de face. Je prends ses mains dans les miennes et je caresse ses phalanges un peu rouges/bleues. Je les embrasse. Je chasse la violence à coup de baisers guérisseurs. C’est ça qu’on dit aux gosses, non ? Le bisou magique. Je crois pas tellement aux vertus thérapeutiques du bisou magique mais ça me donne une occasion de l’embrasser.
Je l’avais jamais fait sur les mains de quelqu’un.
Elles sont chaudes.
Il faut que tu comprennes que j’ai jamais voulu te faire du mal. Parce que tu sais c’est pas facile d’être moi. Je te demande pas de me pardonner tout de suite, mais fais le un jour, d’accord ? Je crois que si on vit ensemble un jour il va devoir me pardonner un tas de choses. Je suis pas un modèle, je suis pas un saint. Je fais trop souvent des erreurs.
Mais il me pardonnera.
On fait ça quand on s’aime, non ?
Je descends de la fenêtre et je vais jusqu’à la cuisine. Je prends un torchon que j’humidifie. Je reviens vers lui et je nettoie le sang sur son visage et je tapote là où ça commencé à gonfler. Ça me rappelle étrangement le soir où il était bourré et qu’on a failli... c’était encore ma faute ce soir là. Il a rien à se reprocher, Simon, au final. Je passer aussi le torchon sur le buste, il y a des restes de son hémoglobine. Voilà, t’es quand même plus beau comme ça. Je souris avec douleur encore. T’as eu raison de venir me casser la gueule. Et si on te pose des questions demain, t’as qu’à dire que t’es tombé en vélo.
C’est ce que je disais à l’école quand j’avais la gueule toute enflée. Je suis tombé dans les escaliers. Je suis tombé en vélo. Je me suis battu dans la rue. Mais oui ça va, y’a rien de grave. Vous inquiétez pas madame. Et un sourire par-dessus pour donner l’illusion du bonheur. C’est la meilleure tactique à adopter, ça a toujours très bien marché avec moi.
Je le regarde.
Il a les cheveux en pagaille et les yeux rouges d’avoir pleuré et d’avoir pas assez dormi. Il est beau quand il est énervé. Il est beau quand il sourit pas. Ça lui donne des airs de voyou qui lui vont bien.
J’ai envie de lui dire je t’aime, Simon. J’ai envie de l’embrasser et de le prendre contre moi, de le tenir fort. Ce serait déplacé, non ? Il comprendrait plus rien. Et puis il serait en colère. Il m’accuserait d’être amoureux de lui seulement la nuit et de l’apprécier le jour, de le considérer comme un autre pensionnaire. C’est terrible parce que c’est ce que je fais. Tous les jours, c’est ce que je fais. Loin des autres, dans la pénombre, dans la nuit, tout va mieux. Mais dès que le soleil est là et qu’il y a du monde…
Faut pas m’en vouloir, Simon.
Je vais changer.
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptyMer 18 Juin - 19:40

Je t’aimerai toujours.
C’est vrai, non ?
Je l’aimerai toujours, et je l’ai toujours aimé depuis la première fois que j’ai posé les yeux sur lui et que je me suis dit, oh, tiens, un nouveau. Moi les nouveaux ça me désespère, de plus en plus, ils viennent mais ils sont pas vraiment là, ils ont un pied dans l’endroit et un pied dans le passé, et ils pensent qu’à ça, au passé, à comment le dehors les a tués. Et Arthur franchement il était pas différent des autres nouveaux. Juste plus beau. Juste mon futur.
Je t’aimerai toujours.
Je t’aimerai pour que tu t’aimes, pour que tu te supportes le temps d’une vie avec moi. Pour rattraper ta mère. Tout de ta mère. Ses coups, ses attentions pas comme il faut, sa façon très à elle de t’aimer. Pour rattraper ton père dont tu parles jamais.
- Simon …
Et ma tête a mal. Ma tête cassée qui reçoit l’information comme elle peut : la voix d’Arthur qui ne sait pas trop quoi dire à part mon prénom et trois petits points de suspension, qui me laissent en suspension. Je voudrais qu’il dise Simon. Les deux syllabes de mon prénom comme ça avec un point final pour terminer. Un point décidé. Simon. Et puis qu’il me dise un truc. Je sais pas moi. Simon. Pardon.
Mais moi aussi, je devrais peut-être dire pardon.
Pardon pour la mâchoire, pardon pour les côtes.
Pardon pour avoir arrêté d’être Simon.
Il vient, il occupe ma fenêtre, il se pose sur son bord, il pourrait tomber comme ça, on dirait que ça l’intéresse pas vraiment. Il prend mes mains dans les siennes, porcelaine, et il embrasse toutes les phalanges à la fois, il est tellement beau penché sur mes doigts avec sa bouche qui joue sur mes coupures. Ça pique d’ailleurs. Les baisers-phalanges. Ça mord la peau et ça me rappelle qu’il ferait jamais ça en public.
Même bouche à bord de main.
- Il faut que tu comprennes que j’ai jamais voulu te faire du mal. Parce que tu sais c’est pas facile d’être moi. Je te demande pas de me pardonner tout de suite, mais fais-le un jour, d’accord ?
J’ai envie de dire ta gueule de ressortir mes poings et de les fracasser encore plus contre lui, vagues contre rochers, j’ai envie de pleurer tristesse-colère et déception. J’ai envie de dire non. Non jamais. Mais je peux pas dire je t’aimerai toujours et non à toi, non à nous, à tout, c’est pas possible. Mais c’est un peu ce qui se passe dans ma tête.
Je suis pas possible actuellement.
Il est parti de toute façon, Arthur coup de vent.
Je ferme les yeux quand il revient et que le torchon frais dans sa main va effacer le sang qui est venu s’amuser à rougir ma peau, le sang qui a coulé sous ses doigts, à cause de ses poings, parce que ses poings. Il dit, t’es plus beau comme ça. Je sais même pas si je suis beau. La nuit, sous ses yeux, je le suis, mais je sais pas si ça en fait une vérité universelle.
Il sourit et on dirait que ça lui fait mal. Tant mieux.
Le sourire-douleur c’est le plus beau des paradoxes.
- T’as eu raison de venir me casser la gueule. Et si on te pose des questions demain, t’as qu’à dire que t’es tombé en vélo.
Ça me ferait presque rire.
Ils ont vu qu’on s’aimait.
Imagine les points d’interrogation se former dans leurs yeux si je leur explique qu’on s’est battus jusqu’au sang, jusqu’à réduire l’autre à néant.
Avec une grimace parce que j’ai mal, une grimace qui fait mal aux joues d’ailleurs, je fais passer mon t-shirt au-dessus de ma tête, comme lui, l’autre soir, l’autre nuit, mais c’est pour mieux m’explorer. Je suis bleu, violet, jaune, rose, rouge, orange, un arc-en-ciel ambulant, l’arc-en-ciel personnel d’Arthur. J’appuie un peu partout pour voir quelle couleur fait le plus mal.
Violet.
Avec des étoiles rouges dessus.
- T’es marqué sur moi.
Avec un demi-sourire à demi-pardonné.
Il est marqué sur moi. J’ai une voix de petit garçon quand je dis ça, ça me tape sur le cœur, si je continue comme ça Arthur va plus vouloir m’embrasser, encore moins devant les autres, on embrasse pas les petits garçons. À moins d’en être un. Arthur c’est pas un petit garçon. C’est même un homme depuis quelques jours. Dix-huit ans. Dix-huit ans et maintenant il peut voler de ses propres bras cassés.
Je le regarde.
J’ai beau faire tout ce que je veux pour le détester - poings et tout ça - je peux pas m’empêcher de le trouver beau et de vouloir être greffé dans ses bras toute la journée.
Ça doit être ça l’amour alors.
(Et de vouloir l’embrasser.)
Il est là et sa bouche me dit viens. Il est là et j’ai oublié de remettre mon t-shirt, j’ai oublié de dire quelque chose aussi, à mi-chemin vers sa bouche je m’arrête pour quelques mots, une menace d’amour qui tient en une phrase, quelques secondes :
- C’est la dernière fois que je t’embrasse rien que pour nous, que devant nous.
Voix d’homme, là.
Je sais pas si ça va lui plaire.
Mais l’embrasser, je sais que ça va lui plaire, j’espère, et puis maintenant je sais faire. Profiter de la seconde hors du temps avant l’impact des lèvres, profiter sans se précipiter. Tomber sur la bouche de l’autre comme si on ne s’y attendait vraiment pas alors qu’on attendait que ça. Et danser. C’est ça. C’est rien qu’une chorégraphie sauf qu’une seule partie du corps est mobilisée. Danser. Danser-embrasser à en être courbaturé d’amour le lendemain. L’amour. Le bien qui fait mal.
Très mal, ce soir.
Mes mains sur ses joues, posées là comme par hasard, aériennes pour ne pas trop heurter ses pommettes mortifiées. Et je sens sous mes lèvres, une entaille sur les siennes. Je m’y attarde sadiquement, doucement, innocemment, mais sans mentir à personne. Sous mon baiser j’espère le faire guérir, mais souffrir, un peu.
Et le baiser décolle. (Je décolle.) Tout se met à courir.
Façon la chanson « FUNERAL » à 9:40.
Tu sais ce moment dans une chanson que t’attends. Le moment grandiose qui fait que tu écouteras la chanson sans plus t’arrêter en te souvenant toujours de la première fois où t’as entendu ce moment-avion. Parfois il vient jamais, ce moment, ce sont des chansons qui ne valent pas le coup.

Boum.
Le bruit de notre amour.
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptyMer 18 Juin - 20:57

Il enlève son tee-shirt. Je fronce les sourcils, puis il me dit que je suis marqué sur lui. Il m’offre une moitié de sourire. Moi je fais la gueule parce que je sais pas si je dois considérer cela comme un reproche. Je croise les bras sur ma poitrine et je regarde les hématomes sur sa peau. C’est un bel arc-en-ciel, Simon. Du genre qu’on aimerait voir tous les matins ou au milieu d’une après midi soleil/pluie. Si je voulais continuer dans son jeu je lui dirai que j’ai fait de lui une œuvre d’art et que j’ai un coup de pinceau reconnaissable entre tous.
Puis son visage s’approche.
Et moi tout ce que je pense c’est « cool ». Avec le cœur qui bat un peu plus fort et tout le tralala (il se passe un paquet de trucs dans mon corps dans ces instants-là, c’est la presque crise cardiaque). J’ai remarqué qu’il faisait pas souvent les premiers pas, avec moi. Je veux dire, moi je me lance toujours mais après je me défile. Alors c’est peut-être mieux d’être comme Simon et de se lancer rarement mais jamais se défiler. Puis son visage s’arrête. Il est si proche que je sens le souffle de son nez qui tombe sur mon visage, j’inhale son odeur. (C’est un peu une torture l’état dans lequel je me trouve.)
Puis il dit c’est la dernière fois que je t’embrasse rien que pour nous, que devant nous.
Quoi ? Je recule un peu le menton et fronce les sourcils. Même sa voix s’est raffermie. On dirait qu’il a grandit d’un coup, que c’est plus selon moi que ça marche mais que lui aussi il a le droit de donner son avis et dire si ça lui plaît ou non. Et là je crois que ça lui plaît plus ma manière de fonctionner.
Mais la sienne est radicale et elle ne me plaît pas non plus.
On va encore s’engueuler.
Puis ses lèvres s’écroulent sur les miennes façon tonnerre sur la plaine. Ses mains encadrent mon visage. Les miennes se baladent sur son dos puis une reste fermement agrippée à la nuque, les doigts enfoncés dans la peau. C’est pour pas te perdre, Simon. Puis je sens sa bouche qui se fait de plus en plus insistante. Elle se pose là où la chair est fendue. Ça pique. Ça pique assez fort et je grimace sous la pluie de ses gestes. Mes yeux aussi se plissent dans un spasme douloureux. À quoi est-ce qu’il joue ? C’est vraiment une enflure de me faire ça, en plus il sait que j’ai mal. Je lui renvoie la force et la langueur de son baiser, pour lui faire croire que je m’en fous qu’ils soit en train de titiller mes blessures. C’est comme au cinéma mais avec plus de violence et de façon beaucoup moins édulcorée.
C’est la passion qui agit.
Puis on se regarde. On ne se touche plus. J’ai encore le goût de sa langue sur la mienne. Je l’ai jamais vu aussi entreprenant, il y avait quelque chose de féroce en lui. Je crois qu’il y mettait tout son cœur, réellement. Mais je crois que j’aime bien cette partie de lui, qui en demande plus et qui le pousse à agir.
J’ai encore le feu de sa peau sous mes doigts.
On va pas aller se jeter dans la foule dès qu’on veut s’embrasser, quand même ? Je demande. Moi ça m’emmerderait pas mal. Je fais glisser ma main sur les contusions et rougeurs de son visage. Puis c’est la dernière fois, c’est la dernière fois… C’est ce qu’on verra. Je hausse un sourcil. Moi je suis sûr et certain que ce sera pas la dernière fois. Et puis nos entrevues nocturnes, elles risquent pas de s’arrêter. Parce que moi ça me fait du bien, et que j’en ai besoin – et lui aussi.
Je crois que je serai capable de l’embrasser au milieu du monde quand on sera parti d’ici. Quand on aura fait nos valises et quand on vivra dans une ville. Peut-être que je serais capable de lui tenir la main, de l’enlacer avec amour et pas avec amitié, de me comporter avec lui comme il faut.
Moi j’aurais aimé.
J’aurais aimé être bien comme il faut. J’aurais aimé ne pas être de traviole et cabossé. Peut-être qu’à force de m’avoir tapé dessus ma mère m’a arraché certaines parties intelligentes de mon esprit. Peut-être que c’est pour ça que j’ai tendance à piétiner l’amour de Simon et à tout de suite revenir pleurer dans ses bras maigres. C’est comme ça que je fonctionne. Un yo-yo humain.
Je ramasse son débardeur qui traîne par terre et je le lui lance dans les mains. Tu vas attraper froid avec la fenêtre ouverte. J’ai le ton un peu dur, un peu tranchant. Un ton qui veut dire mets ton tee-shirt (je voudrais pas que la lune et les étoiles se rincent trop l’œil).
Je vais m’asseoir dans l’un des gros canapés en cuir de la pension. Celui-ci se trouve en face d’une immense porte fenêtre. Elle donne sur le jardin et on même voir le ciel et les étoiles et tous les astres nocturnes. C’est plutôt beau. On voyage en un coup d’œil. Simon. Viens t’asseoir à côté de moi. On va contempler l’espace à travers le double vitrage. Dès qu’il est là je pose ma tête contre son épaule. Tu penses qu’elle sera comment ta vie dans deux ans ?
Pas dans dix.
Mais dans deux ans.
Quand tu auras presque vingt ans et moi vingt tout rond. Est-ce qu’on se connaîtra toujours ?
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptyJeu 19 Juin - 13:00

Stop du baiser.
Je m’écarte et j’oublie de garder quelque chose de lui avec moi, sa main, son visage, les gens font ça quand ils s’embrassent. Enfin pas ici. Ici les gens s’embrassent pas. C’est à la télé. Après s’embrasser, ils restent l’un contre l’autre, une prolongation du baiser mais sans les bouches. Je m’écarte et j’ai comme du mal à respirer, à court de souffle. Je sais plus quoi faire. L’aimer. L’embrasser. Le détester. Le frapper. Je le regarde et je sais plus quoi faire.
Ce qui est le plus fort.
Ce qui me surplombe.
Il y a des choses, comme ça, qu’on fait. Comme embrasser Arthur avec toute la force de mon âme. Un truc comme ça. Et ça dure quoi, une minute. Le temps de démarrer, décoller, tout ça. Et puis après il faut retourner à la vie. Faire comme si on venait pas de vivre quelque chose de terrible. Plus terrible qu’un voyage dans les étoiles je crois. Faire comme si, ne pas en parler. On parle pas de ces choses-là. On dirait quoi ? Wah c’était trop bien de t’embrasser. C’était un voyage.
Non.
Moi ça m’a coupé la chique ces affaires. Et quand Arthur comme si de rien n’était j’ai du mal à réagir, repartir. On va pas aller se jeter dans la foule dès qu’on veut s’embrasser, quand même ? Se jeter dans la foule pour s’embrasser. J’ai envie de dire t’es con mais pas pour être méchant. T’es con pour rire et ça nous ferait rire. Mais je suis pas là. Plus là. Toujours pas là. Je suis encore perché sur mon astéroïde là-bas, là-haut, avec la lune, façon Petit Prince amoureux.
- Hein ? N- non. Mais, mais la prochaine fois, ce sera pas … là, comme ça. C’est tout, c’est, c’est ça que j’veux dire.
Sur mon visage, sa main.
Trouble. Et un peu mal aussi.
- Puis c’est la dernière fois, c’est la dernière fois… C’est ce qu’on verra.
T’es con2.
Je sens encore sa bouche contre la mienne. C’est fort. J’étais fort. J’étais courageux. Je crois que je vais arrêter de le toucher, j’en ai trop fait, mon corps a du mal à s’en remettre, s’en relever, je me suis trop de fois cassé la gueule ce soir, cette nuit, je me suis fait mal partout même aux baisers. Je tâte mes lèvres, j’appuie, ça fait mal, je sais plus si c’est les bords des poings ou sa bouche. C’est l’amour en tous cas.
C’est nous.
Une boule blanche m’est propulsée dessus, mon débardeur roulé envoyé par Arthur qui râle soudain, personne sait pourquoi, c’est Arthur. Attraper froid. Attraper froid avec la fenêtre ouverte. J’ai envie de dire je suis plus à ça prêt. Avec toi, ma maladie. Alors tu sais. Hein. Ce que je lui dis à la fenêtre ouverte sur la nuit. J’enfile le débardeur comme l’ordonnent ses yeux et quand je réapparais il est à trop de mètres de moi. Attends ! Je cours derrière lui, mes talons nus sur le carrelage en mode hiver.
Et.
Wah.
Ici c’est comme un planétarium.
Enfin je sais pas, je suis jamais allé dans un planétarium. Ou un musée. Ou un truc comme ça. Je m’assois à côté de lui parce qu’il me le dit. Avec les étoiles et la lune et la mer qui nous regardent. Ou l’inverse. Ou je sais pas. Sa tête tombe sur mon épaule et reste échouée là.
- Tu penses qu’elle sera comment ta vie dans deux ans ?
Pourquoi deux ans ? C’est quoi deux ans ? Arthur, il a la manie du futur au conditionnel. Le futur par sûr qui demande confirmation. Ou même pas. Ceci dit je suis content. Je préfère ça plutôt qu’il ait une addiction au passé, comme tous les gens qui sont ici sans trop l’être, des absents. Mais le futur au conditionnel avec lui ça me fait toujours un peu peur. Je sais pas s’il veut que je parle de lui. Je sais pas s’il veut que je nous prédise un avenir.
- Attends tu, … tu m’fais mal, là.
Je savais pas qu’il m’avait aussi frappé à l’épaule, j’ai dû oublier.
Je me manipule, je me rate, je déplie mon corps jusqu’à être sa droite perpendiculaire avec ma tête son ses cuisses.  Je prends sa main, je guide ses doigts en forme de caresses vers mon visage. Je fais voler le bout de ses doigts ici et là. Arcade. Tempes. Paupières. Nez. Bouche. Pommette. Menton. Et en même temps je le regarde.
Quand je le regarde j’ai des ravages dans le ventre.
Des tempêtes dans les étoiles.
Je le regarde et Arthur c’est vraiment mon décollage. Mon dommage.
Je me demande si j’existais bien avant Arthur. Si j’étais un corps, un esprit, un cœur. Si j’étais quelque chose. Ou si j’étais juste une illusion pour moi-même et les autres aussi. J’ai l’impression. De pas avoir existé. Jusqu’à LUI. Je veux pas me réduire à lui, je crois que c’est juste la vérité. Je n’avais pas d’idées, j’avais trop de rêves. J’avais des mirages, des ombres qui s’évaporaient ou des fantômes qui se jouaient de moi. Et si j’existais.
Mais à quoi je servais ?
Avant de naître entre ses bras, tomber de ses baisers ?
Ma main se lève pour aller courir sur son visage, faire le tour du monde (tour de ses yeux), galoper sur ses lèvres entrouvertes, sur la coupure qui se referme déjà. Mes poings sont pas encore très performants. Je soupire.
Je soupire de tout.
- Je- je sais pas. Deux ans c’est pas long, c’est pas loin, enfin j’crois … Je- je serai avec toi ? Je serai avec toi. Et euh. Je serai plus là. Oui c’est. Sûr. Sûr j’espère. Je serai dehors ! Avec tous les autres fous. Je sais pas si je serai fou. Je serai juste avec eux pour la première fois. Je serai pas dans une ville, faut pas commencer par une ville. Faut pas avoir peur trop vite. Je serai là où on peut voir le ciel et j’espère que je serais heureux. Que j’aurais compris toutes les questions que je me pose. Mais pas tout, tout compris non plus. Pas tout vu. C’est con hein. C’est peut-être con. J’aurai compris ce qui va pas chez moi et j’aurai tout réparé. Alors j’pourrais réparer les autres. Comme un docteur un peu. Tu seras là. Tu seras là, hein. Je serai ton ami-amant.  
Je veux te voir battre des yeux, battre des yeux, jusqu’à ce qu’ils ne s’ouvrent plus jamais.
Promesses, projets, programme.
Et toi ?

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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptyVen 20 Juin - 9:10

Il dit que je lui fais mal. Simon se meut en silence et sa tête arrive sur mes cuisses. Sa main attrape la mienne et je sens mes doigts guidés par les siens. Ils se promènent sur les angles de son visage. Je crois reconnaître l’inclination du nez, un sourcil. La courbe des lèvres, aussi. Mes mains mémorisent son visage par cœur. Comme ça, le jour où je serai aveugle, je pourrais sans cesse le reconnaître. Je ne pourrais jamais l’oublier puisque je saurai exactement où il y a un creux ici et un os là.
Je sens ses yeux posés sur moi.
Moi j’ai les yeux derrière la fenêtre. Ils comptent les étoiles, je crois. Ils apprennent la nuit par cœur. Mais il y en a tellement, d’étoiles. On dirait des sapins de nuit invisibles avec des guirlandes de Noël blanches/jaunes à s’en péter les yeux. Il faudrait que les gens s’attardent un peu plus sur la beauté du ciel. Avant l’endroit, je ne le faisais jamais. Parce que j’étais typiquement le garçon qui s’en foutait vraiment de savoir que les nues étaient plus bleues aujourd’hui qu’hier.
Mais il faut savoir regarder un ciel de nuit.
Une lune qui se planque derrière deux nuages, trois quatre étoiles par ci par là. Ou alors comme ce soir. Ce soir c’est un voyage dans l’espace. On est dans une bulle vitrée, et on pourrait presque toucher les milliers d’ampoules qui clignotent là-haut. Des signaux de vie.
Est-ce que vous saviez que les étoiles mourraient ?
Et qu’est-ce qu’on fait, pour s’en souvenir ? Rien. On les laisse tomber dans le ciel et s’évanouir dans l’infini céleste.
Pas d’enterrement pas de fleurs pas de prières.
Seulement une étoile de moins dans le ciel.
Puis il répond à ma question. Sa voix bute un peu entre les lettres et sur les mots.
Auto tamponneuses de la grammaire.
Tu sais, Simon, on peut voir le ciel même quand on est à la ville. Pour ça il suffit de monter sur le toit des immeubles et de lever les yeux. C’est tout pareil que de s’allonger dans l’herbe en pleine campagne. Et tu voudrais commencer par quoi si c’est pas par la ville ? Mais oui, évidemment que je serai là. Boum. Encore une promesse.
Evidemment que je serai là. C’est ce que j’ai dis. Mais est-ce que je serai TOUJOURS vraiment là ? Moi je trouve que deux ans c’est dans longtemps. Il peut se passer un tas de choses en deux ans. On peut mourir. Choper une maladie mortelle, se faire piquer par un insecte, se faire écraser par une voiture ou se jeter sur un train. On peut tomber amoureux de quelqu’un d’autre. Comment ça va se passer si son cœur papillonne plus fort pour un autre et le mien aussi ? On se prendra dans nos bras. On forcera les sourires et on se dira que c’était cool, que c’étaient nos premières fois. On s’en rappellera avec un petit pincement au palpitant. Je ne sais pas pourquoi mais je ne parviens pas à penser à bien. J’ai du mal à me projeter et à me dire tiens, je serai médecin, j’aurai une maison à tel endroit, un beau canapé en cuir avec une grande télévision dans mon salon.
C’est vrai, c’est long deux ans. Je suis incapable de me projeter. Je peux pas même pas faire des hypothèses. Tout ce que j’espère c’est que le ciel sera bleu au dessus de ma tête et que ça ira. Puis j’espère aussi que tu seras toujours là. Mais tu seras là. J’ai l’impression de répéter ce qu’il dit.
Je base le futur sur des espoirs à peines aboutis. C’est débile et dangereux. Inconscience inconstance. J’ai pas l’impression d’avoir un objectif, un but, une étoile à atteindre, un train apprendre, un chemin à suivre.
Pourquoi je me lève le matin ?
Pour panser mes blessures, déjà. Et savourer la vie sans plaies. Pour voir Simon, aussi. Pour tenir sa main, pour épouser son visage, pour enlacer son corps. Je crois que c’est tout.
Qu’il n’y a pas plus.
Maintenant je caresse ses cheveux. Ma main glisse dedans lentement, à plusieurs reprises.
C’est encore l’un de ces moments où on pourrait fermer les yeux et s’endormir comme ça. L’un sur l’autre. Le contact permanent des peaux. Ce sont ces moments au goût d’éternité, au goût d’infini. Au goût d’étoile en chute libre dans l’espace.
Mais j’aime bien imaginer le futur. Ça me donne envie de partir et de vivre mieux, de vivre plus fort. De vivre pour de vrai. De respirer sans m’étouffer. De sourire sans cynisme et d’aimer avec le cœur et le corps. T’as pas envie de te comporter comme ça, pour quand on partira ? Dis, t’as pas envie d’être frivole et d’agir par instinct ? T’as pas envie qu’on se prenne la main et qu’on se mette à courir à s’en déchirer les poumons, à s’en couper le souffle, à mourir après des milliers de foulées sur le bitume ? T’as pas envie d’aimer à en avoir mal au cœur ?
Moi je veux l’éclatement des sens. La sauvagerie de la vie. Je veux monter sur un toit d’immeuble, mettre de la musique et danser, regarder le ciel et
hurler.
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptyVen 20 Juin - 16:57

Mais oui, évidemment que je serai là.
Et puis :
- Mais j’aime bien imaginer le futur. Ça me donne envie de partir et de vivre mieux, de vivre plus fort. De vivre pour de vrai. De respirer sans m’étouffer. De sourire sans cynisme et d’aimer avec le cœur et le corps. T’as pas envie de te comporter comme ça, pour quand on partira ?
Si.
Sa main dans mes cheveux noirs-nuit fait des allers-retours. Arthur, il a les gestes intuitifs. Moi il y a les gestes que j'ai dans la tête et les rares qui arrivent à franchir mes bras, mes mains, mes lèvres. Dans mon esprit, là, je l'ai déjà déshabillé, mais qu’est-ce que ça veut dire si ça reste dans ma tête seulement.
Bah rien.
Il dit je sais pas faire des hypothèses mais sur moi il fait une certitude, une certitude qui me plaît, qui me fait sourire tout petit : tu seras là. Si je l’avais pas dit, je sais pas s’il l’aurait dit aussi. Répéter après moi. Mais je réfléchis trop. Ma tête, elle est à 130km/h, c’est l’autoroute. Je vais finir par me perdre dans toutes ces questions en bataille qui se précipitent à ma bouche. Mais c’est comme ça. C’est moi. La tête qui va trop vite et les mots à la traîne.
Ça suit pas, derrière.
Allez, un peu plus vite que ça.
Qu’est-ce que c’est, le futur, à part un casse-tête de la conjugaison ? Comment ça marche, le futur ? L’après ? La suite ? Est-ce qu’il faut le désirer très fort, dans une certaine forme, pour que ça arrive comme on l’a imaginé ? Est-ce que ça sert à quelque chose d’en parler ? Est-ce que ça fait mal ? Est-ce qu’on peut vraiment le prévoir ? Ou est-ce que c’est juste pour se faire plaisir ? Se rassurer, se rapprocher, sortir du présent, voir plus loin que maintenant.
- J’crois que dehors j’aurai envie de faire des choses extraordinaires. Des choses que j’ai jamais fait avant. Des choses auxquelles j’ai même pas encore pensé. Et tout ce qui n’existera pas pour que je puisse le faire, je l’inventerai, ça doit pas être compliqué. Mais je … J’veux vraiment que tu sois là. C’est pas de la blague pour moi. C’est pas parce que je le fais pas demain que je le ferai jamais, SORTIR, et quand je le ferai, je veux que ce soit avec toi. Tout … Rah, merde. Tout a commencé avec toi. Je veux que ça continue comme ça.
Et en disant ça je parle à mes mains qui se torturent.
Mais en fait je parle à Arthur.
Bim, droit dans le cœur.
Une fusée.
Oui Arthur ça a été mon réacteur. Ma réaction. Mon réactif. Mon (r)éveil. Mon choc, électrochoc. Mon « hé ho ! ». Ma claque. Ma secousse. Mon séisme. Arthur m’a remué dans tous les sens pour que les choses soient à peu près à leur place. Arthur est ma sortie du tunnel, la parcelle d’espoir à laquelle je m’accroche et ça brûle les mains, ça brûle les ailes, Arthur est mon rêve de futur. Arthur a fait pour moi tout ce qu’il a pas réussi à faire pour lui.
Mon neptunium 237.
Je sais pas pourquoi on parle de tout ça. Et c’est pas la première fois en plus. Pourquoi on doit savoir où on va. Pourquoi on fait pas ça façon promenade. Une vie-balade. Une vie-virée. Pourquoi tu veux pas rester dans le présent, ça te fait si peur que ça, si mal que ça de devoir affronter les prochaines soixante secondes. Moi je devrais même pas avoir à en parler du futur avec Arthur. D’ailleurs ça rime. Arthur avec futur. Alors c’est une évidence. Dont je veux jamais douter. Je veux jamais me dire « mais ». Ou « si ». Ou « peut-être ». Arthur c’est mon avant, mon maintenant, mon futur proche et lointain. Je lui ai dit. Il est mon début et ma poursuite.
Au milieu de mon prénom y a un m.
Aime.
Et y a pas à chercher plus loin.
Ma main balaye mon visage, du front au menton, c’est un carnage. Tout se bouscule. Les traces salées de larmes et par-dessus les hématomes-Arthur. Et au milieu de tout ça, un sourire, mon sourire. Une trace de calme content qui me fend les traits en deux, littéralement. Allongé comme ça je ne peux voir qu’Arthur et pas assez bien les étoiles, le ciel d’étoiles, ou plutôt les étoiles de ciel. Je m’enlève du canapé et je l’emmène avec moi par la main. Celle qui n’est pas dans la sienne tire la poignée de la baie vitrée pour faire disparaitre la limite entre le ciel, grande bête majestueuse, et nous, minuscules insectes, fourmis humaines.
Ça.
Tue.
Le silence du ciel la nuit, comme ça.
Les étoiles dansent ou alors c’est leur éclat qui fait croire à un mouvement. À mon avis les constellations racontent les plus belles des histoires. Je me demande qui les invente, qui les appelle. Et si moi, j’ai le droit d’en écrire une, d’histoire avec les étoiles. Ça parlerait de canards boiteux. Parce que c’est ce qu’on est, Arthur et moi.
Deux animaux,
enragés,
qui boitent.
Je lâche sa main et les deux miennes s’assemblent pour faire un rectangle, comme un cadran d’appareil photo, pour mieux capturer un morceau du ciel de nuit. Sans rien autour. Sans aucun obstacle à la vue terrible. Du ciel à l’état pur. Et moi tout ce que j’ai envie de dire c’est putain, putain c’est beau putain. Poésie pas à la hauteur.
Mes mains retombent des côtés respectifs de mon corps.
- J’ai faim. Tu veux bien faire un gâteau avec moi ?
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptySam 21 Juin - 8:53

Puis Simon dit que dehors, il aurait envie de faire des choses extraordinaires. Il dit aussi qu’il inventera tout ce qui n’a jamais existé. Sa naïveté me fait sourire. Il a cet entêtement à vouloir aller chercher l’incroyable et le beau et c’est tout à fait admirable. Il est tellement haut dans le ciel par rapport à moi. Il est tellement…
Grand.
C’est ça. Simon c’est un grand. La grandeur et la chaleur du soleil. La beauté pure et blanche. Le cœur et l’esprit immenses.
Puis il dit que tout a commencé avec moi et il dit merde et il me fait sourire. Un sourire un peu béat un peu dingue un peu heureux. Le genre qui glisse très haut sur les joues mais qui montre pas non plus les dents. Il se lève et sa main nous guide à l’extérieur. Tous les deux on a les mentons levés vers le ciel noir pétrole et ses milliards de lanternes illuminées là-haut. Ça palpite comme des cœurs, je vous jure. Je suis sûr qu’elles sont vivantes et qu’elles communiquent ensemble. Les étoiles filantes ce sont les taxis de l’espace et la lune ça doit être leur point de repère dans le système solaire.
C’est carrément immense ce qu’il se passe là-haut, je m’entends murmurer.
Dommage que les tours en fusée coûtent si chers. Moi j’aurai bien pris un aller simple pour Neptune avec une escale sur les autres planètes. Vous imaginez le rêve.
Simon me demande si je veux bien faire un gâteau avec lui. Je le regarde, un sourcil haussé. Oui, oui si tu veux, je dis. Je rentre à l’intérieur du salon et referme derrière nous. Je marche jusqu’à la cuisine et ouvre les placards en espérant trouver les ingrédients nécessaires à la fabrication d’un gâteau. Je t’avoue que j’ai jamais fait de gâteau de ma vie. J’ai déjà vu faire mais j’ai jamais mis la main à la pâte comme on dit. Enfin niveau cuisine j’ai tout à apprendre. Je sais me servir d’un micro-ondes, quoi. Je m’entends rire un peu.
En fouillant je trouve du sucre, de la farine, des œufs dans le réfrigérateur. Je pose le tout sur le plan de travail et je pose mes yeux sur Simon, les sourcils un peu froncés. Tu sais faire un gâteau sans recette ?
Même avec une recette je suis sûr et certain que je le rate. Je ne comprends même pas tous les symboles présents sur un four et tout. J’espère que quand on vivra ensemble il ne comptera pas sur moi pour faire à bouffer. À moins de vouloir manger des plats absolument dégueulasses. Je suis sûr que Simon il doit super bien cuisiner, du genre à mettre beaucoup d’amour et tout. Mais ça m’étonne pas, il a été à la bonne école, ici. Le personnel nous apprend à faire toutes ces choses-là.
Ce sont des gens biens.
Ma mère n’a jamais eu l’occasion de m’apprendre à faire à manger. C’est pas de ça dont elle avait besoin pour se nourrir, elle, non. Il lui fallait quelque chose de plus fort, qui ne demande pas l’effort de mâcher. Mais seulement quelque chose qu’on avale et qui étourdit et assomme. Elle a toujours choisi la facilité, de toute façon. Comme décider de s’endormir à même le sol au lieu de faire trois pas de plus pour aller dans sa chambre et-
Son souvenir me fout la gerbe.
Et en pensant à tout ça je me retrouve avec la mauvaise habitude de faire glisser mes doigts sur la pâleur un peu rose de mes cicatrices. Je crois qu’on peut appeler ça des blessures de guerre. Une résistance à la vie et contre la douleur. Quelque chose qui sous-entend que tu es un survivant et que t’es toujours debout.
Il faut essayer de les voir comme quelque chose de pas complètement négatif. Quelque chose qui a fait qu’un jour on était sur les rotules mais que maintenant on est debout. On a le dos droit et le menton fier.
Parce qu’on est vivant.
Je cligne des yeux plusieurs fois pour échapper à ma torpeur et je me rappelle où je suis et avec qui et je me dis que tout va bien. Qu’il n’y a absolument aucun problème.
Mes yeux glissent sur le carrelage.
Je t’aime, je dis. Ça s’est bousculé à mes lèvres et c’est sorti comme ça. Voix ferme et ton décidé. Cri du cœur et du cerveau. La libération de l’avoir enfin dit, à un moment aléatoire d’une journée (presque) normale et banale. Ce sont des mots importants. Mon regard se déploie lentement vers lui et j’ai un sourire timide.
On dirait un petit garçon.
Y avait déjà quelques jours que pendant nos entrevues je rêvais de le lui dire, de le lui crier. Mais voilà. C’est fait. C’était spontané et j’y pensais même pas. Je me lève et je marche vers lui pour aller le serrer très fort contre moi. Et dans mon étreinte j’essaie de lui faire sentir à quel point je l’aime, à quel point il est beau et à quel point je le remercie avec toute la force de l’âme pour tout ce qu’il incarne et ce qu’il m’offre. J’embrasse son épaule.
Et presque aussi vite que je suis revenu je retourne là où j’étais.
Je voulais juste lui donner une preuve d’amour.
Bon alors, ce gâteau, on le fait ? Je coupe court les effusions et je regarde Simonamour, une spatule dans la main.
[/b]
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptySam 21 Juin - 19:50

Cuisine à nouveau. Elle résonne encore du vacarme de nos coups et du choc de notre baiser. Elle crie au paradoxe. Elle a du mal à comprendre notre amour et j’irai pas lui expliquer. C’est qu’une cuisine et ça la regarde pas. Il y a Arthur au milieu de tout ça, la marque de mes poings sur son visage, la trace de mon amour sur ses lèvres. Sa tête entre dans les placards un par un, je sais pas ce qu’il cherche, lui-même, il sait pas, il sait rien, sur la cuisine.
Il dit :
- Je t’avoue que j’ai jamais fait de gâteau de ma vie. J’ai déjà vu faire mais j’ai jamais mis la main à la pâte comme on dit. Enfin niveau cuisine j’ai tout à apprendre. Je sais me servir d’un micro-ondes, quoi.
Je le regarde.
Et je l’aime.
J’ai déjà l’impression que dans un ou dix ans, il sera le gagne-pain et moi la femme au foyer et ça me dérange absolument pas. Il demande tu sais faire un gâteau sans recette et son visage prend une forme de sourire, de rire, une tête de vainqueur bienheureux entre deux portes de placard, avec dans une main des œufs et dans l’autre un paquet de sucre. Moi j’ai sorti du chocolat et un peu de vanille, une casserole, un saladier, deux cent cinquante grammes de beurre, des cuillères en bois, je suis un peu comme mamie gâteau.
J’ai envie de dire je sais.
Je sais moi, je les connais les recettes, toutes.
Mes mots s’arrêtent dans ma gorge. Je vois les yeux d’Arthur s’égarer incorrectement dans la marque à vif de ses cicatrices. Là je sais que je l’ai perdu, perdu dans la vie, perdu dans la ville, et je sais que je pourrais pas arriver à le retrouver tant qu’il aura pas décidé de revenir sur terre près de moi, décidé de quitter ses cicatrices. Ces cicatrices, ses cicatrices c’est le premier morceau de peau que j’ai vu de lui, c’est la première fois qu’il s’est dévoilé à moi, montré à moi et c’est là que je l’ai aimé. Su. C’est la première fois qu’il m’a offert des frissons. Tous les petits poils étaient en train de danser sur mes bras, une danse classique avec un port droit et tout.
Je l’attends, je regarde le chocolat qui fond dans la casserole.
Il revient soudain, il retombe, et il n’a que trois mots + une apostrophe pour moi :
- Je t’aime.
Je
t

aime
Avec un sourire tout au bout. Mon cœur bourdonne comme une grosse abeille et va butiner du côté du sien. Arthur. Arthur en conjugaison c’est le plus-que-parfait, Arthur parfait, trop parfait, méga parfait. Arthur qui pique les yeux mais ça fait tellement de bien. Arthur qui (me) dit « je t’aime ». La merveilleuse forme que ses lèvres ont prise pour dire « je t’aime ». À moi Simon. Comme ça les pieds nus sur le carrelage-neige. Sorti de nulle part ou tombé des étoiles. « Je t’aime ». Jetaimejetaimejetaime. Ça chante en ritournelle dans ma tête, avec sa voix.
Je pourrais mou-rir.
Nos corps s’entrechoquent comme des vagues ou deux entités qui rêvaient l’une de l’autre depuis bien trop longtemps déjà. Il me serre fort il me serre longtemps, presque jusqu’à disparaître en moi, et moi au moment où je commence à m’inscrire dans sa peau, à être une nouvelle cicatrice, moins douloureuse j’espère, plus amoureuse, c’est fini, c’est fini et :
- Bon alors, ce gâteau, on le fait ?
Incident/accident clos.
Moi j’ai encore les bras courbés vers lui, prêts à serrer un peu plus son corps contre le mien, jusqu’à ce que nos muscles et nos os se rencontrent. J’aurais voulu lui dire pleins de choses moi aussi, merci d’abord, merci pour tout, merci pour la vie et pour cette surprise au milieu de la cuisiner. C’est pas comme ça que j’imaginais le moment, avec comme témoins dingues un paquet de farine-neige et un rouleau à tapisserie.
* Pâtisserie.
Je sais pas à quoi je rêvais.
Merci de m’avoir prouvé que j’avais tort, l’amour et son passage par tes lèvres, c’est pas une question de décor de situation, je deviens con ou quoi. Et puis je t’aime. « Je t’aime » semblait in-suffire pour NOUS, je voulais plus noble, plus haut, plus beau. Mais « je t’aime » est tellement grand et au final y a même pas assez de place pour lui dans mon cœur.
Ça aurait pas pu être plus beau.
J’ai le sourire qui décolle.
- O- oui ça vient.
Le chocolat tombe de la casserole au saladier en verre. Mes mots guident ses gestes, ses mains, corrigent ses erreurs, rectifient ses faux pas. Avec sa spatule il mêle le sucre et le chocolat, l’un disparaît dans l’autre pour donner un début de gâteau au chocolat. C’est drôle de le voir créer quelque chose. Fabriquer, produire, donner. Et ses doigts sur le rebord du saladier brisent l’œuf en deux, ça il sait faire,
frapper,
casser.
Je suis dos à lui pour materner le beurre qui brûle dans la casserole et quand je me retourne je le vois, je vois ses épaules carrées courbées et je l’imagine en train de battre les œufs avec le chocolat, le sucre, comme un parfait petit prince. Je peux pas m’empêcher de l’aimer. Et d’avoir envie de lui dire - copieur, mais puisque les déclarations sont ouvertes. Mon torse vient épouser son dos, mes mains font le tour de son cou et tombent sur son torse, ma bouche trouve son oreille pour les deux mots qui suivent, une pluie d’amour, un torrent de désir :
- Je t’aime.
Mon cœur bat plus vite que d’habitude, il sait pas encore être amoureux au point où je le suis d’Arthur. Faut qu’il s’adapte. On l’avait pas prévenu non plus.
Je peux pas lui dire ça au-dessus d’un saladier sans accompagner ma déclaration d’un ou deux gestes du cœur, je me sentirais sale et honteux. Je le fais tourner vers moi, on tombe nez à nez, prêts à s’embrasser, mais non, je ris-joie-léger, comme aérien.. Ma main sur sa bouche fait une coque de protection, je sens son souffle-chaleur contre ma paume.
- Pas la bouche.
Ah non.
Mais j’embrasse son nez, j’embrasse ses joues, j’embrasse ses cheveux, j’embrasse ses tempes, j’embrasse ses yeux qui se ferment sous la pression de mes lèvres, j’embrasse son front, j’embrasse la force de sa mâchoire, son menton, j’embrasse le début de son cou. Je fais le tour de son visage en baisers et sous ma main je sens un de ses sourires dont j’arrive à peine à saisir la beauté. Le tout sans ordre particulier, embrasser c’est pas une recette de cuisine.
Je t’aime.
Et tout, calmement, se remet en ordre dans le désordre de ma tête. Les larmes pour plus tard. Les pourquoi dans la case des questions. L’amour pour tout de suite.
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptySam 21 Juin - 21:07

Je suis les gestes qu’il me dit de faire. Je prends bien soin de mélanger les ingrédients ensemble. Je sais qu’un petit pli barre mon front, c’est la ride de la concentration. Je touille le chocolat et le sucre ensemble. Puis je brise les œufs en deux. Ça me stresse ce genre d’étape, qu’est-ce qu’il se passe si ça explose et qu’on retrouve des mini bouts de coque tout coupants dans la pâte ? Enfin, ça doit pas tuer.
Mais quand même.
On est tous les deux appliqués de notre côté. Je pensais pas que c’était aussi facile de faire un gâteau. D’habitude je me contente de le manger mais jamais de le fabriquer, parce qu’on m’a jamais proposé. Je crois que je dois pas être trop digne de confiance pour ce genre de choses. Peut-être que le monde pense que j’ai deux mains gauches et que je pourrais jamais être pâtissier. C’est pas grave.
Puis d’un coup, je sens un contact sur mon dos. Une enveloppe charnelle contre la mienne qui épouse chacun de mes os. La chaleur glisse entre nos deux corps et mon cœur bat comme dingue. Les mains glissent sur les épaules puis tombent sur ma poitrine. Je deviens alors tout raide d’amour. Je sens la caresse de ses lèvres contre mon oreille qui disent je t’aime. Sourire béat encore sur mon visage qui devient celui d’un enfant. sa voix à lui est basse et me donne envie de le déshabiller.
Encore un foutu brasier à la place du ventre.
Je vous jure, j’ai les tripes qui flambent là-dedans.
Un putain d’incendie.
Je laisse tomber l’ustensile dans le saladier et je me laisse manier par ses mains qui font en sorte que je me retrouve face à lui. Qu’on se retrouve face à lui (moi et mon sourire de gosse). Avec Simon on est à un demi-millimètre l’un de l’autre. À un grain de poussière de s’embrasser d’amour. Son rire résonne dans le silence mystique de la pièce. ça fait pluie d’étoiles, c’est beau à entendre. Je vois sa tête qui se renverse un peu en arrière et son cou blanc qui s’étire.
Puis sa main sur ma bouche.
Comme pour m’étouffer. Mais surtout pour m’empêcher de l’embrasser. Je ferme les paupières. Sa bouche à lui fait le tour de mon visage, elle n’omet aucun endroit. Elle dépose des baisers sur mon nez, l’angle de ma mâchoire, la naissance du cou, mes paupières closes.
J’ai pas arrêté de sourire.
Et ça commence à tirer un peu sur les muscles des joues.
(Pas grave.)
Je rouvre les yeux et je chasse sa main de ma bouche. Va te faire foutre avec ta nouvelle règle, je murmure. Et je transgresse cette nouvelle loi. J’embrasse ses lèvres. Avec une force guidée par l’instinct. Je laisse mon corps parler contre le sien et je me retrouve à embrasser aussi son cou, sa clavicule. Puis je retourne m’acharner sur sa bouche où ma langue et mes dents s’y déposent par moments. J’entends ma respiration qui s’accélère très vite et mon souffle qui prend beaucoup d’ampleur.
Mes mains non plus ne sont pas au repos.
Elles se promènent dans les cheveux dans le dos, remontent le débardeur blanc pour pouvoir atteindre et faire freiner les ongles sur la peau de Simon.
Il me semble que je pourrais mourir d’amour et de désir tellement je brûle. Je vous jure que j’ai jamais ressenti autant de flammes à l’intérieur de moi. je sais que ça me fait rougir les joues, ça fait bouillir le sang. Le cœur carbure comme un dingue, à l’intérieur. Je l’entends frapper. Boumboumboumboum. C’est comme un cheval qui galope, ça va de plus en plus vite. Un hicopampe qui s’essouffle, ça doit ressembler à ça. Ça doit ressembler à nous deux qui s’aiment très fort.
Et puis il me semble aussi que je pourrais enlever toutes ses fringues et lui faire l’amour là. Pas besoin de lit ou de pétales de rose ou de bougies odorantes. J’ai besoin que de Simon pour m’étourdir comme ça. C’est encore mieux que d’être bourré ou d’avoir pris une quelconque substance.
Puis je me décale de lui, je recule d’un petit pas. Mes bras retombent le long de mon corps et je me sens affreux et inutile quand je ne le touche pas. C’est devenu un besoin vital, quelque chose de pressant et d’oppressant. Même un contact éphémère et ponctuel. Nos coudes qui s’effleurent, nos genoux qui se touchent. Il faut que ça arrive, volontairement ou par accident.
Je murmure un truc comme « woah ».
Ça se bouscule à l’intérieur de moi et puis je me sens carrément étourdit.
Des masses d’amour qui tombent sur mon crâne, c’est ça.
Puis y’a le beurre qui brûle, c’est tout ce que je trouve à dire. J’ai envie de courir dehors prendre un bol d’air frais, histoire d’avoir un choc thermique sur la peau et de me calmer un bon coup. Sinon j’vous jure je vais exploser contre lui. Peut-être que j’ai le cœur horloge du gars dans la mécanique du cœur, et que c’est pour ça que j’en suis tout bouleversé. Enfin dans ma poitrine c’est plutôt une bombe atomique, du genre qui rase la terre, les étoiles et quelques dizaines de galaxies.
Bon, peut-être un peu moins de galaxies.
Bref, je m’empresse d’aller éteindre la gazinière. Faudrait pas qu’un vrai incendie se déclenche dans la maison, ce serait un peu con. Quoique je nous en voudrai pas tellement, ce serait l’occasion de faire nos bagages vite fait pendant que la charpente prendrait feu et puis on monterait sur des vélos et on pédalerait en pyjama jusqu’à la première gare/le premier aéroport qui vient.
Je verse le beurre dans le reste de la pâte et je continuer de mélanger. J’ai encore un peu chaud et j’ai des miettes de sourire sur le visage. Je dois encore plus ressembler à un petit garçon, le genre timide qui se cache dans les jupons de sa maman. Là je suis juste l’adolescent presque adulte complètement amoureux. C’est la (re)découverte des sens.
C’est incroyable.
On fait quoi, maintenant ? Je demande. Je veux dire, on fait quoi, maintenant, pour le gâteau ? Ça va j’ai réussi à reprendre le contrôle de ma respiration. Je crois vraiment que ça aurait pu déraper tout à l’heure. On aurait laissé la cuisine brûler et on aurait fait l’amour. Ça aurait pu se passer comme ça, j’en suis sûr et certain.
Mon ventre gargouille.
Je sais pas toi mais moi ça me rend toujours un peu honteux d’entendre mon ventre rugir et crier à la faim, je dis (j’essaie de casser cet espèce de malaise que je ressens depuis tout à l’heure en parlant de n’importe quoi).
En tout cas ce que je sais c’est que nos deux cœurs crient à l’amour.
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptyDim 22 Juin - 9:59

Tout se range bien comme dans un placard. Tout tranquillement à sa place. Tout dans les bonnes cases. Ma tête est comme une mer tranquille. Un océan dénué de vagues. Ou un ciel tout bleu pétant qui a viré tous les nuages, allez voir ailleurs il leur a dit. Effet Arthur. Sédatif. Doliprane. Calmant. Machine à sourires. Mon adoucissant dans la drôle de machine à laver que je suis la plupart du temps. Mais pas là. Là « je t’aime » a mis les choses à peu près dans l’ordre, moi dans l’ordre.
Que je crois.
- Va te faire foutre avec ta nouvelle règle.
J’ai juste le temps de me dire putain le con.
Le beau con.
J’étais bien-calme et il a fallu qu’il vienne me rallumer, me réveiller, me raviver. J’essaie de l’insulter mais pour une fois si les lettres sortent à l’envers, c’est pas ma faute à moi, c’est lui, c’est son baiser qui est trop fort pour moi. Dyslexie de l’amour. C’est ses lèvres qui ont faim de moi qui disent plus loin, plus loin et moi je dis oui. J’ai trop chaud dans mon corps et mon cœur bat dans mes lèvres. Sur les siennes je retrouve la petite coupure de tout à l’heure, mon œuvre, je la contourne soigneusement pour ne pas l’abîmer encore plus.
Et j’’ai la tête qui
tourne tourne
TOURNE.
J’oublie de respirer correctement, je rate le coche plusieurs fois, je me mélange de partout comme si j’allais mourir pourtant quand sa bouche quitte la mienne c’est encore pire. J’ai l’impression de suffoquer. Je sens sa joue brûlante posée sur mon cou pendant que sa bouche œuvre du côté de ma clavicule, et je sais que les miennes sont roses, roses amour toujours. Je retrouve ses lèvres, sa langue, ses dents qui tapent dans les miennes, je perds mon souffle encore.
C’est brouillon.
C’est bon.
Ses doigts sous mon débardeur caressent ma peau à leur manière et c’est un mal qui fait du bien. Tout fait bien de toute façon. Ses mains dans mes cheveux, la bagarre de nos langues engourdies, mes doigts en feu dans son cou, « je t’aime » qui chantonne encore dans ma tête, nos corps qui tapent tapent tapent l’un contre l’autre et son amour qui me réveille, qui me fait naître.
- Y a le beurre qui brûle.
Hein ?
Moi aussi je brûle. Pourquoi il m’éteint pas ?
Non, Arthur il attise le feu, il le maintient en vie.
Même quand il me touche pas. C’est ses joues, c’est sa peau, c’est ses genoux, c’est ses avant-bras, c’est le bout de son nez, c’est son nombril, c’est ses omoplates, c’est son dos, c’est son torse, c’est son cou, c’est ses poignets, c’est sa clavicule, c’est sa bouche, c’est ses yeux, ses chevilles, ses coudes, ses doigts, sa mâchoire son menton sa nuque.
- On fait quoi, maintenant ? Je veux dire, on fait quoi, maintenant, pour le gâteau ?
Le triple salaud.
Je peux à peine parler, à peine répondre, à peine respirer comme il faudrait. Je suis comme si j’avais couru sur le dos d’une montagne. J’ai un point de côté façon amour, du mal à faire repartir mon cœur correctement, à penser à autre chose qu’à ses lèvres qui tourbillonnaient sur les miennes y a encore deux secondes, à calmer mes joues qui n’en peuvent plus de rougir, je vais prendre feu, pire que le beurre.
Mon cœur résonne tambour dans ma poitrine.
(Jolie musique.) Son ventre grommelle et je crois qu’il ajoute quelque chose mais mes oreilles bourdonnent-bonheur-tournis, j’ai l’impression que je vais tomber dans les pommes, il aurait jamais dû arrêter, jamais me lâcher, jamais commencer quelque chose et arrêter en cours de route. Il aurait jamais dû me donner le vertige comme ça mais me retenir, et puis me jeter dans le vide en fin de compte.
- Farine.
Touche finale, mes mains sont malhabiles, je me sens comme Edward aux mains d’argent avec ses doigts-ciseaux, mais finalement les flocons de neige enfarinés vont blanchir la pâte en chocolat. Deux-cent cinquante grammes à vue d’œil mais je sais pas si je vois toujours correctement, parce qu’un morceau du bras d’Arthur, planqué dans un coin de mon champ de vision, fait figure d’éclipse à la vie. C’est une maladie ou quoi. C’est un manque de liberté putain.
Thermostat 7.
Dix minutes pour un fondant.
J’avais faim. J’avais faim non en tous cas c’est ce que j’ai dit. Et maintenant je regarde le gâteau dans le four, le chocolat qui commence à gonfler, à monter comme une montgolfière et j’ai envie de le détester. Mes yeux captent un morceau d’Arthur, sa taille et ses mains dans mes poches. Et je me pose la question. Pourquoi manger ? Pourquoi dormir ? Pour quoi faire ? Arthur, c’est tout. Arthur-tout, Arthur-vie, Arthur-monde. Arthur tour du monde. Voyage, Arthur suffisant à tout.
- Tu m’fais chier.
Mes lèvres regagnent les siennes et c’est comme être à la maison. Je fais bien le tour de la propriété, et puis je découvre de nouveaux endroits - nouvelles sensations étoilées. J’enlève mon t-shirt son t-shirt, mon pantalon son pantalon, je caresse la cicatrice de son nombril, les autres je les laisse tranquille. Je pensais pas qu’un baiser au milieu d’une cuisine pouvait équivaloir à une virée dans l’espace mais faut croire que si. C’est même mieux qu’être dans le ciel. Parce que le ciel n’a pas des gestes qui font rougir, rugir, des regards qui font fondre, un toucher qui brûle.
Amouragie.
Explodamour.
Je dégage son front de ses cheveux.
Pendant deux secondes je me dés-enflamme, extincteur.
Je crois que j’étais vraiment en train de me barrer en sucette quand Arthur est arrivé. Bientôt dix-huit ans et rien à mon compteur de la vie. Rien à part l’endroit. Mais voilà il est venu. Tombé du ciel, dégringolé du soleil. Livraison express, livraison à domicile. Là aussi, je me barre en sucette, avec mon cœur à l’envers comme s’il empruntait le grand huit de l’amour, avec ma bouche gonflée de baisers, mais c’est une bonne façon de péter un câble ça. Moi j’aime bien.
- C’est toi qui sens le cramé comme ça ?
Je me marre contre lui.
Mais non, c’est le gâteau.
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptyDim 22 Juin - 12:38

L’air de rien, on se remet à nos tâches de pâtissier. Chacun fait son truc de son côté. Je sais que j’ai toujours ce morceau de sourire fier/heureux qui trône joyeusement sur mon visage. Je me sens terriblement vivant. Il rajoute la farine dans le reste de la pâte et je continue de mélanger les ingrédients pour que le tout soit uniforme et ait l’air de quelque chose de beau et de bon.
Le plat est dans le four et on est là à regarder le gâteau cuire sans plus rien dire.
Je crois que tous les deux on essaie de reprendre nos esprits et de respirer sans s’essouffler. C’est pas facile. Et puis ça chauffe sur la peau, surtout au visage. J’ai l’impression d’être resté trop longtemps au soleil.
Les mains dans les poches de mon jogging, je me dis que je suis content que le carrelage soit aussi frais.
Puis j’entends Simon qui parle et qui dit « tu m’fais chier ». J’ai pas le temps de me mettre en colère que déjà il me pousse contre lui et que de nouveau je ressens ses lèvres sur les miennes. Je me dis que c’est reparti pour un tour. Mon sourire s’étire sous ses baisers. Il commence à virer ses fringues et les miennes et je l’aide. Je pense même pas à me demander ce qu’on fout ou ce qu’il se passe dans la tête de Simon. Je l’ai jamais vu comme ça. C’est une surprise agréable. Ses mains insistantes appuient parfois un peu sur mes bleus et mes bosses et je me raidis sous la douleur mais je me dis tant pis. Je me dis surtout que je m’en contrefous d’avoir quelques ecchymoses sur le corps à cause de Simon. En cet instant je le pardonne de tout, même de ses coups de poings bien placés. J’ai aussi l’impression que ses mains ce sont de la lave. Parfois ses doigts glissent sur mon visage et les miens se perdent dans la masse de ses cheveux puis retournent s’ancrer très fort dans sa peau pâle.
C’est pour jamais le lâcher que je le tiens si fort.
Ma respiration c’est une mini tornade. Elle tourbillonne contre la peau de Simon. Elle s’agite quand j’embrasse les parcelles de sa peau. Elle se fait plus forte, plus profonde. À la chaleur des lèvres j’ajoute la langue et l’appui des dents. Comme si j’étais en train de le dévorer. On se consume l’un contre l’autre. Mes mains entourent son dos et descendent jusqu’aux reins. Je me baisse pour embrasser son ventre.
Je me suis jamais entendu respirer aussi fort. Je me suis jamais senti aussi amoureux, aussi raidi et gonflé de désir. Un désir qui semble changer mes muscles, mes os, mes veines, mes organes en feu. C’est incandescent à l’intérieur et à l’extérieur.
La fièvre.
On est malades d’amour.
Puis la tempête entre nos deux corps se calme et on se retrouve simplement posés l’un dans l’autre.
J’ai un peu peur qu’on nous ai entendus.
Le vacarme de nos coups puis celui de notre amour dans le silence de la pension.
Mais du monde serait déjà descendu pour savoir ce qu’il se passe (alors tout va bien et moi ça me rassure). Puis il me demande si c’est moi qui sent le cramé. Je sens son corps qui s’agite par le rire contre moi. Je me marre aussi. Je crois que c’est nous deux, je dis. Puis je le lâche et je m’avance jusqu’au four. Je parviens à l’éteindre et je l’ouvre. La chaleur qui me saute à la tête c’est rien comparé à ce que je ressentais tout à l’heure.
Ça palpite dans mon ventre, tout en bas. Un noyau de fureur amoureuse et presque animale. J’enveloppe le plat du gâteau de torchons et je le sors du four pour le poser sur le plan de travail de la cuisine.
J’ai le cerveau tout retourné. J’arrive pas à me focaliser sur autre chose que sur la peau de Simon un peu rougie par la force de mes caresses et de nos effusions tendres/violentes. Je me penche pour ramasser mon jogging que j’enfile. Je pose mon tee-shirt sur le dossier d’une chaise, de toute façon je suis en train de crever de chaud. Ce qu’il me faudrait c’est un bain glacé dans lequel je resterai en apnée quelques secondes pour me donner l’impression que j’existe vraiment et que tout ce qu’il passe est bien réel. Puis ça régulerai la température de mon corps qui est à deux doigts de disjoncter.
Je crois qu’il y a eu des étincelles entre nous.
Je me laisse tomber sur la chaise. J’ai encore un sourire bête quand je regarde Simon. Ça me bouleverse tous nos gestes d’amour flambant neuf. Je suis un peu attardé. Et puis ça me fait drôle de me dire que je suis un garçon et que je fais ce genre de choses, que j’ai ce genre d’attitude avec un autre garçon. C’est mille fois mieux. Je me suis jamais comporté comme ça avec une fille.
Mais Simon c’est pas un garçon. C’est LE garçon. J’aurai tellement aimé qu’on soit dans l’appartement à Paris, ce soir. Eh ben, c’est pas le Simon que j’ai l’habitude de connaître, je lui dis en riant un peu. Je me lève et je vais me servir un verre d’eau et en même temps je prends un couteau pour pouvoir couper quelques parts au gâteau.
J’en dépose deux sur un morceau d’essuie tout. Viens t’asseoir, on va prendre notre goûter, je dis. Je sirote mon verre d’eau et ça me fait énormément de bien. Je suis en train d’éteindre les flammes de mon corps au lieu de les arroser avec l’essence de Simon.
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Simon
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MessageSujet: Re: ISN'T IT LOVE (SIMON)   ISN'T IT LOVE (SIMON) EmptyDim 22 Juin - 19:47

Je crois que c’est nous deux. Son ventre contracté d’hilarité frotte contre le mien. Mais non, c’est le gâteau qui s’est laissé aller lui aussi au jeu de la chaleur, et il a brûlé. Moi, ça va, Arthur, ça va, mais je crois qu’on était pas bien loin de la surchauffe, de l’éruption volcanique, de l’explosion, de l’incendie, de la décharge électrique, du court-circuit d’amour. Finalement, heureusement que c’est le gâteau qui a craqué le premier. Il me lâche, j’ai froid et j’ai chaud, je vais finir par attraper un rhume-Arthur. Et là, je voudrais bien croire que l’amour a des côtés sadiques et maladifs. Mais sinon, non. L’amour, c’est pas une maladie. C’est un truc plus joli.
Voyage.
Décollage.
Ramassage
(parfois.)
Je regarde Arthur secourir le gâteau, retomber dans son jogging, s’assoir sur une chaise et comme tout ce qu’Arthur fait, c’est magnifique. Je me suis un peu brûler les yeux de son soleil, là, mais faut dire qu’on s’est un peu trop embrassés pour que mon corps arrive à le supporter. À comprendre tout ce qui lui arrive. Un peu ailleurs un peu nuage je remets mon short de pyjama mais pas mon débardeur, il faut laisser respirer un peu mon cœur.
Et mon ventre qui bat comme un cœur.
Se débat.
- Eh ben, c’est pas le Simon que j’ai l’habitude de connaître,
avec un rire.
Et puis après sa bouche m’ordonne de venir prendre le goûter, c’est pas la même voix qu’il a eue pour me dire qu’il m’aimait. Je crois pas qu’on ait des voix différentes pour chaque chose qu’on dit, une chose heureuse et puis une chose peureuse, mais quand on dit « je t’aime » et « viens prendre le goûter » c’est sûr qu’on a pas le même timbre. C’est plutôt bien. Le contraire m’emmerderait. Cette voix de je t’aime, c’était une voix vierge d’amour, comme mon corps était vierge de désir avant qu’il ne percute le sien.
Et croyez-moi il a encore du mal à s’y faire.
À reprendre ses esprits.
Je vais m’assoir sur la table près de lui, pas sur une chaise mais sur la table, avec mes pieds qui font de la balançoire dans le vide. Il y a mon cœur qui vit tellement fort, tellement bien que je sais pas si je vais réussir à m’entendre lui parler. Mes mots d’amour vont commencer à échapper à mon cœur, quelle histoire.
- Peut-être que tu me connais pas.
Mais
bien sûr que
si.
J’ai pris un ton malin pour lui dire ça, comme pour le draguer, je l’ai à peine dite cette phrase de malheur que je la regrette déjà, j’aurais voulu avoir dit n’importe quoi mais pas ça, jamais ça. Je veux pas le draguer. C’est pas bien draguer, c’est cheap, c’est voler de l’amour, forcer l’affection. Je m’en veux un peu. Je trouve une échappatoire à mon perchoir, Achille retrouve le carrelage-glace. Je marche au hasard dans la cuisine, mon fragment de gâteau au chocolat d’amour au bout des doigts, j’y ai pas touché.
Tout mon corps
bat encore
du souvenir d’Arthur.
Il est à trois pas, peut-être même plus, je pourrais facilement aller retrouver ses bras, mourir sous ses baisers mais revenir de ses doigts. Je sais pas si c’est une bonne idée. Je me suis à peine remis de nos deux précédentes collisions, chutes à deux. J’ai encore mille émotions qui courent sur mon visage. Pépites de joie douce et modérée traduites par l’irruption de mini-sourires. Poussières de menace de crise cardiaque. Surprises de mains qui tremblent-désir.
Arthur, quoi.
Je croise la pendule - il est deux heures du matin.
Une nuit blanche à rajouter au calendrier.
Une nuit-Arthur, il n’y a que lui qui me tient éveillé.
Deux heures de la nuit et beaucoup d’évènements au compteur de la soirée.
Drôle de soirée crescendo/decrescendo.
Nos baisers mêlés aux hématomes et tout ça.
L’amour et la violence.
Je joue avec les carreaux du carrelage, il y a ceux qui sont blancs, c’est la neige, c’est bien, c’est sain et sauf, mais il y a les bleus un peu foncés et ils font faire attention à ceux-là, ce sont les crocrodiles. Non, merde. Les cro-co-di-les. Comme des larmes. Je joue et en même temps je lui parle à Arthur sans trop le regarder sinon je vais vouloir lui sauter au cou en milliers de baisers.
Ou un million.
Ou plus. Jusqu’à m’étouffer.
- C’est vrai j’me suis un peu libéré hein … Tu me fais comme un raz de marée. Je veux dire je peux être timide autant que je veux, jusqu’à NEPTUNE, ça me freinera pas pour te toucher je sais pas. J’ai envie de t’embrasser tout le temps et que j’ai le beau tournis avec toi. Tu crois que … tu crois que ça s’arrête ? Au bout d’un temps ? Je veux pas. J’aime bien me libérer contre toi, je …
Souffle.
J’aurais vraiment pas pu lui dire tout ça en le regardant dans les yeux, y a trop de choses qui s’y passent là-dedans, y a tout un océan enragé déjà, pleins de vagues et de rochers et d’hicopampes, et puis y a aussi des étoiles. Un soleil. Bref quelque chose qui brille, brûle, quelque chose qui irradie et qui te donne toujours envie d’aller l’embrasser plus loin.
Je vais le retrouver parce que ça suffit.
Les crocrodiles et les hicopampes.
Je m’assois très chastement sur ses genoux, perpendiculaire à lui pour qu’il voie mon profil, moi le sien, j’ai les mains posées sur mes cuisses et toujours mon gâteau au chocolat un peu délaissé. Je l’embrasse sur la joue, pas comme dans un début d’histoire d’amour, un truc rapide, on se demande si c’est vraiment arrivé. Non, j’embrasse sa joue comme j’embrasserais ses lèvres mais oh.
Du.
Calme.
- Tu m’fatigues.
Avec un sourire grand comme ça.
C’est comme une deuxième déclaration. Parce que ça veut dire t’es comme un grand huit, un saut dans le vide, un tour de bateau, un marathon, ça fatigue, ça rince, mais ça vaut le coup, même qu’on en redemande.
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