la nuit de l'enfant roi.

**Invité**

ASTRID

peut-être y es-tu allée trop fort? tu ne sais pas. tu ne sais plus. tout ce qui compte, c'est la rivière chaude qui s'écoule entre tes doigts. agonisant le long de ta lame pour aller mourir sur le sol. dieu, que c'est satisfaisant. doucement, tu recules et extrais ton arme d'entre les chairs de cet homme, lui arrachant un dernier râle. toi-même, tu soupires. dans la semi-obscurité, ton regard se contente du spectacle. l'atmosphère qui, jusque-là, te paraissait lourde, soudain s'apaise. dans un bruit sourd, la masse inanimée de ta victime s'écroule à tes pieds — c'est fini.

cet homme, il ne te voulait que du mal. tu n'as fait que te défendre en conséquences. mais cela valait-il tout ce sang?

tu t'en fiches; tu demeures encore transie de satisfaction. tu es aveugle à tout sens de réalité. les invités au rez-de-chaussée ont probablement entendu l'homme hurler, ils ne devraient pas être longs à arriver. qu'importe. tu ne tenteras pas de t'enfuir — tu n'en as ni le pouvoir, ni le désir. qu'ils viennent, qu'ils jugent pas eux-mêmes.

même si ça t'en coûte ta liberté, tu n'auras aucun regret.

faust ♦ dix-neuf ♦ saoirse ronan