ils n'ont jamais rien compris. rien. ils se pensent intelligents en usant de mots savants qui au fond ne veulent rien dire. ils n'ont jamais rien compris. rien.

elle a l'air triste noémie, tout le temps, c'est constant. ça ne va pas vraiment, y'a toujours quelque chose qui ne va pas. on va dire qu'elle fait du cinéma juste pour se faire remarquer. « arrêtes de faire ton intéressante, noémie. » son intéressante, elle ne se trouve pas intéressante. rien ne va jamais, pour personne enfin surtout sa mère et elle encaisse les reproches. elle les encaisse depuis qu'elle est née. elle n'aurait jamais dû naître cela aurait été plus simple pour tout le monde.

et puis un jour, il l'a regardé. il l'a regardé avec l'air grave. « si tu perds encore un kilo, noémie je serais obligé de te garder ici. » un hôpital pourri. elle ne l'avait pas vraiment écouté alors elle y rester une éternité. « doc, j'veux partir.» « partir où ? » « loin. »» « je ne peux pas te laisser partir, noémie. » « c'est elle qui vous a demandé de me garder enfermer ici ? »» « oui.» « elle me déteste. je la déteste. »» « noémie, tu comprends que tu es ici pour essayer d'aller mieux ? » « cela n'ira jamais mieux... jamais. j'ai plus envie doc, j'ai plus envie. »» « bon, j'ai peut-être une solution mais elle ne fonctionnera seulement si tu prends deux kilos. » deux kilos, c'est beaucoup trop pour noémie pourtant elle a fait un effort. elle a essayé noémie.