Moanne elle est brisée. Moanne elle a pris des coups. Elle a des bleus à l'âme, à cause de la vie, et des bleus au corps à cause de son âme. Moanne, elle a sombré. Sous les yeux de chacun, dans l'ignorance de tous. Moanne, elle a fini par croire que c'était sa faute, alors elle se hait. Et elle hait les autres, aussi. Elle hait tous ceux qui disaient être ses amis, et qui n'ont rien vu. Elle demandait qu'à être vue, elle demandait qu'à ce qu'on l'aide. Elle arrivait pas à se remettre, alors elle avait besoin des autres. Mais personne n'a entendu ces appels. Personne n'a su déceler la détresse dans ses yeux . Alors ses yeux ce sont éteints, peu à peu. La petite lueur de vie à disparue.
Moanne, elle a même pas vu, au début. Elle a pas vu la tristesse la frapper. C'est arrivé d'un coup, comme ça. D'un coup, tout à flanché. D'un coup tout à basculé, tout s'est écroulé. Elle s'est pas remise, elle s'est pas relevée. Elle pensait que c'était normal, d'être triste. Après une peine de coeur. Tout le monde est triste, pendant un moment. Mais Moanne, c'était pas juste un moment. Elle est devenue triste pour toute la vie. Les aliments ont perdu leurs saveurs, les jours sont devenus gris. La vie est devenue morne et morgue. Moanne, elle est presque morte. Elle respire, juste, on peut pas appeler ça une vie. Alors la vie, c'est son cercueil, son tombeau. La vie l'enterre peu à peu, de jour en jour. Elle la hait d'ailleurs, la vie. Elle hait la vie d'avoir fait les choses comme elles sont.
Moanne, elle à l'impression de faire du mal à tous ceux qu'elle a connu. Elle a l'impression de plus avoir de cœur, parfois. Elle sait pas si c'est les autres qui sont trop cons, ou si c'est elle qui a un problème. Moanne, elle a pas voulu être comme ça. C'est le bordel dans sa tête et le vide dans son cœur.
Moanne, elle en pouvait plus de chez elle, et elle est partie. Maintenant, elle est ici.

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