funambule.

**Invité**

GABRIELLE/GABIE

le vide.
le vide et le silence.
elle est là ta vie, bercée par cette peinture pleine de couleurs. gougernée par cette course aux étoiles, un peu maladroite, un peu bancale. perchée là haut, toi belle oiseau, on t'envoie des rires, des éclaboussures d'un amour brûlants. la lumière s'éteind et te bouscule. la nuit t'inquiète gabie, le noir te bouleverse. perchée là haut, tu sent le vide dans ta poitrine, le vide et la peur qui finalement submerge tout. Tu te hisses, toi la danseuse aux étoiles. Ils rient, ils hurlent même. De te voir là, tellement belle, tellement grande. Ils hurlent de t'aimer autant, d'aimer cette image. A toi, l'enfant.
tes pieds sur le fil, te voilà danseuse maladroite, enfant princesse. te voilà dame du monde, sûre de toi. la tête en l'air. toi la fée. tu voles. ça a toujours été écrit comme ça, toi debout sur un fil, toi là pour leur dessiner des images, des souvenirs et des papillons dans le creux du ventre. en bas, tu entends leurs murmures, leurs voix étouffées. ils ont peur. peur pour toi qui là haut meurt d'inquiétude. toi qui n'a jamais su faire avec les sentiments. toi qui tombe amoureuse d'un sourire. toi, cette douce poupée au regard fuyant. ça fait basculer ton coeur. tout l'amour, le bonheur. enfin gabie, tu vis. comme jamais, ton coeur tambourine contre ta poitrine.
tes yeux se ferment.
funambule.
c'est la chute.

valquirit ♦ 22 ♦ elaine carlin