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| Sujet: ils disaient que mes souvenirs étaient miens, mais ce qui disparaît nous appartient-il vraiment? Dim 1 Juin - 0:44 | |
| LYOIls disaient qu'un jour, ma vie prendrait un tournant, et alors, je deviendrais une autre personne. Ils disaient qu'un jour, mon insouciance me perdrait. Aurais-je pu leur donner raison, tandis que je jouais gaiement sur le bord d'une route, un soir d'hiver? Moi qui jamais n'avait commis d'erreur, moi qui avait toujours été sereine, comment pouvais-je être aussi peu consciente du scénario qui était pourtant si prévisible? Quelques minutes plus tard, la neige se teinta de rouge. Le silence laissa place à des bruits hésitants, des crissements de pneus, puis des sirènes, des voix affolées, haletantes. Le rythme ambiant s’accélérait tandis que celui de mon coeur ralentissait dangereusement. Avais-je peur de la mort? N'avais-je jamais rien connu de plus doux comme libération qu'une mort aussi violente, contrastant avec ma vie sans écart, sans désirs, sans fantasmes? Stricte destinée qu'était la mienne, de grandir dans la pudeur du silence, ayant comme seul fantasme de libérer d'un coup toutes ces pensées qui me brûlent les lèvres. Je ne puis même pas me baser sur des faits réels, mais de simples paroles. L'amnésie, aussi cruelle soit elle, m'a laissé comme cadeau d'adieu le droit de me rappeler, tout le reste de mon insignifiante existence, du jour macabre où elle m'a retiré tout ce qui faisait parti de moi. Je suis la marionnette d'une cruelle destinée. Ainsi dans ma tête dansent pensées morbides et rêves irréalisables. Je suis une cause perdue, une enfant de la nuit. Jamais plus que sous la lumière qu'émet la lune je ne me sens en sécurité. Ironique est le sort lorsque c'est sous cette même lune que mon passé me fût arraché. Ils disaient qu'un jour, ma vie prendrait un tournant. Ils disaient qu'un jour, mon insouciance me perdrait. Et un jour, il y a un an maintenant, ils m'ont envoyés dans ce lieu qui n'est rien de plus qu'un lieu dans lequel je recueille avec impatience les jours qui passent dans l'espoir que le dernier arrive. Je ne suis pas devenue une autre personne, parce que je n'ai pas conscience de qui j'ai pu être par le passé. Seize années se sont envolées, libérant ma mémoire d'un lourd poids qui l'envahissait. Et sur cette défaite, ceux qui s'appelaient parents m'ont abandonnée à moi-même. Une jeune fille pour qui sourire semble être la pire des douleurs, tant l'amnésie lui a coupé toute envie de vivre. Ils disaient qu'il n'y aurait aucune séquelle et que je pourrais reprendre une vie normale. Je ne vois plus de normalité là où je suis. Enfermée, dans mon propre corps, mon âme scellée dans une destinée dont je ne suis même pas maîtresse. J'ai beau compatir au malheur des autres, personne ne peut m'aider, personne ne peut me rendre ce que j'avais alors de plus précieux. Alors je grandis, patiemment, profitant malgré tout du peu de moment d'insouciance qui me sont encore offert, quand dans mes heures de solitude, j'attends impatiente le dernier jour. aelyth ♦ seize ans (dix-sept dans deux mois) ♦ Alma Helgesson - Code:
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[i][b]Alma Helgesson[/b] ○ lyo[/i] |
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arthur MESSAGES : 333
| Sujet: Re: ils disaient que mes souvenirs étaient miens, mais ce qui disparaît nous appartient-il vraiment? Dim 1 Juin - 6:44 | |
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Invité
| Sujet: Re: ils disaient que mes souvenirs étaient miens, mais ce qui disparaît nous appartient-il vraiment? Dim 1 Juin - 9:29 | |
| Alma est tellement "douce" physiquement, je trouve qu'elle collait bien au personnage Merci pour la validation. |
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| Sujet: Re: ils disaient que mes souvenirs étaient miens, mais ce qui disparaît nous appartient-il vraiment? | |
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