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 The new beginning || with Lann

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Invité


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MessageSujet: The new beginning || with Lann   The new beginning || with Lann EmptyLun 14 Juil - 2:23

Je venais d'arriver à l'Endroit. Accompagnée d'un simple bagage à main et d'un sac à dos. Le strict minimum pour commencer ce nouveau départ. C'était le prix à prendre pour mettre de côté ce passé dont j'ignorais les plus infimes bribes. Pour aller de l'avant, je devais accepter ma situation et pour ce faire, j'avais besoin de m'éloigner de toutes les personnes, les endroits qui faisaient partie de mon ancienne vie. Pour vivre, je devais tout recommencer. Tout remodeler. A commencer par moi-même. Oubliée Marianne... Voici Manon.
Décidément, l'Endroit était la place qu'il me fallait. En arrivant sur place, j'ai du dire adieu à mes parents qui continuaient à espérer que je changerais d'avis. Que je n'irais pas m'enfermer seule dans cet endroit bizarre, loin de la civilisation. Il faut dire que j'ai un peu menti en prétendant que les appels étaient interdits. J'ai également nié toute présence de communication avec l'extérieur. J'avais besoin de temps pour me construire et la présence de mes parents était fortuite, voire non souhaitée. J'espérais qu'en me revoyant - si je me décidais à ressortir, un jour - ils pourraient me pardonner tout ce tracas que je leur causais. Mais après avoir tant vécu, tant souffert, je méritais bien d'être un peu égoïste.
Sur le pas de la porte, je dus abandonner mes maigres bagages. Un employé au visage placide mais bienveillant contrôla mes affaires. Il me confisqua une paire de ciseaux ainsi qu'un coupe-ongle. Il m'affirma avec une voix sereine :
« Ces objets vous seront rendus lorsque vous quitterez l'Endroit. Il ne faut pas qu'ils se trouvent à portée de certains de nos pensionnaires. »
J'hochais la tête avec compréhension ; l'Endroit accueillait beaucoup d'âmes meurtries. Je fus ensuite convoquée auprès d'une jeune femme qui m'expliqua brièvement les règles du domaine. On n'attendait pas beaucoup des pensionnaires, à part le fait qu'ils aillent bien et qu'ils donnent un coup de main aux tâches ménagères. C'était donc une petite communauté qui vivait . J'approuvai donc le règlement et on me libéra après une forte poignée de main. On m'indiqua ensuite le chemin vers ma chambre que je devais partager avec une pensionnaire qui était là depuis un peu plus longtemps que moi.
Le plan de la maisonnée à la main, traînant presque mon bagage, je montais les escaliers, d'un pas hésitant. J'allais devoir cohabiter avec quelqu'un d'autre. Je ne pensais pas être prête pour cette épreuve. Arrivée à l'étage, je marmonnais les numéros de chambre tandis que j'avançais péniblement sur un vieux tapis légèrement élimé par les multiples passages des habitants. Puis enfin, je parvins à la chambre qui m'était destinée. J'étais éreintée par mon voyage et mon lourd arsenal m'avait rendue pantelante.  Je frappais deux coups à la porte avant de l'ouvrir. 
Une chevelure flamboyante attira mes yeux ; c'était la première fois que je voyais une teinte aussi attirante. Je contemplais ma co-chambre, l'air légèrement étonné. Était-ce sa couleur naturelle ? Je repris rapidement le contrôle de mes émotions, ne désirant pas lui paraître bizarre dès notre première entrevue.
« Bonjour, je suis Manon. C'est moi qui partage ta chambre, dès à présent. »
Je posais mon bagage sur le sol et retirais mon sac à dos dont les sangles avaient meurtri mes épaules. Mes mains filiformes vinrent doucement masser mes muscles endoloris tandis que mes yeux quittaient à regret ma nouvelle connaissance pour détailler l'ensemble de la chambre. 
« Tu prends quel lit, dis-moi ? J'aimerais bien m'allonger un moment, le voyage m'a fatiguée. »
Il faut dire qu'avec ma santé bien fragile, je n'étais pas très résistante.
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Invité


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MessageSujet: Re: The new beginning || with Lann   The new beginning || with Lann EmptyMer 23 Juil - 10:42



Tu pensais à ton rêve de cette nuit. Un rêve comme tu en fais souvent. L'un des seuls qui soit heureux. Tant que tu rêves. Quand tu te réveilles, il prend un goût fade, ou un peu amer.
C'est toujours avec elle. Tu sais pas trop ce qu'il se passe, tu sais jamais trop où vous vous trouvez. Mais vous vous êtes trouvées. Et c'est le principal. Tu t'en contentes. Amplement. T'es dans ses bras, et tu te sens aimée. Plus que jamais. Et tu es bien. Et vous riez. Parfois, toi, tu pleurs. Et elle, elle comprend pas trop pourquoi. Tu lui expliques que c'est la joie. De l'avoir retrouvé. De l'avoir près de toi.
C'est beau. C'est agréable. Vraiment beaucoup. Tu ressens le bien que ça te fait. De te sentir aimé. Et ça te vide de tout. Tout ce qui est noir et oppressant. Et tu respires enfin pour de vrai. Tu te sens légère. Heureuse. Comme jamais. Tu souris même. Dans ton sommeil, tu sens les coins de ta bouche s'étirer sur tes joues.
Jusqu'à ce que tu te réveilles. Alors tu penses que c'était juste un rêve. Pour ne pas être trop heureuse. Pour ne pas te perdre dans l'illusion. Pour ne pas créer un peu plus d'espoir. Pour ne pas trop te bercer dedans. Pour ne pas te sentir cotonneuse et sur un nuage trop longtemps.
Tu chasses l'agréable sensation. Tu la retiens de toutes tes forces un moment avant de l'envoyer se briser contre un mur. Comme un vase que tu aurais fracassé. Tu essais de ne pas lui donner d'interprétation. C'était juste un rêve. Un rêve comme tu en fais souvent.

Tu as soupiré, comme pour te vider. Des sensations, des pensées, des souvenirs.
T'étais assise sur ton lit. Puis tu t'es levée, pour faire quelques pas vers la fenêtre. Tu t'y es accoudée pour perdre ton regard dans le paysage. T'avais besoin de penser à autre chose, ou de ne penser à rien. Ça t'occupait les yeux certes, mais pas l'esprit. Tu cherchais quelque chose pour le focaliser. L'empêcher de divaguer. De t'entraîner sur les sentiers douloureux, que tu ne peux t'empêcher de ressasser. Les souvenirs. Ça te plonge dans une profonde mélancolie. Et quand ça se produit alors, ça t'entraîne sur des chemins aux pentes plus glissantes encore. T'enchaînes les questionnements à la pelle. Tu penses à ce qui se passera plus tard. A ce qui pourrait encore se passer, plus tard. Peut-être. T’espères. Et tu sais que tu continueras. Tant que toutes tes chances ne seront pas anéanties pour de bon. Parce que c'est comme ça. Tu ne sais pas vraiment pourquoi. Tu ne trouves pas d'explication. Tu sais que tu aurais dû l'oublier, la rayer, faire une croix, tourner la page, changer de chapitre, fermer le livre et le ranger dans la plus haute des bibliothèques ou le brûler dans la cheminée. T'as même faillit y arriver. T'y étais presque. Mais, quelque part dans un rouage, ça s'est bloqué. Le mécanisme s'est arrêté. La mise à jour n'a pas pu aller jusqu'au bout. Et t'as pas eu ni le cœur ni le courage de la relancer. Alors t'es comme ça, toute branlante et patraque. Et patatraque. Tu ne peux pas t'empêcher de te dire que c'est forcément un signe, que ça veut dire quelque chose. Sinon, tu l'aurais oublié, non ? Tu admets pouvoir faire fausse route. Tu y penses. T'en as conscience. Mais aussi pouvoir faire l'inverse. L'exact opposé. Pour toi les chances sont égales. Cinquante cinquante. La vie décidera pour toi, de quel vent l'emportera.

C'est alors que tu as entendu frapper, puis elle est entrée. T'étais un peu étonnée. Mais pas tant. On t'avait dit, qu'une autre personne pourrait partager ta chambre. D'où la présence du deuxième lit, qui te perturbait de temps à autre, quand tu te réveillais brusquement. Dorénavant, il accueillera quelqu'un. Et toi aussi. T'espérais que ça se passerait bien. Que t'aurais pas l'air trop étrange, qu'elle ne soit pas trop gênée. Que tu serais pas trop timide, et elle non plus. Tu sais pas si tu supporterais. La gêne. Mais t'avais bon espoir, que ça ne se passe pas si mal. Tu ferais des efforts de ton côté, en tout cas. Pour, peut-être, tisser une amitié.
Ce qui t'avait frappé, c'était son physique frêle. Comme si elle avait eu un accident grave. Un accident de la route, tu dirais. Mais peut-être que tu te trompes. Elle avait dû rester allongée un long moment, sans vraiment bouger. Ses muscles paraissaient avoir fondus, ne laissant que la chair. Elle ne devait pas être très robuste. Elle avait l'air d'avoir peiné à monter ses bagages. Tu aurais aimé l'avoir aidée.
Elle, elle a eu un air de surprise, aussi. En te regardant. Tu sais pas vraiment pourquoi. Tes cheveux, tes tatouages, ou tes fringues. Mais t'avais un peu l'habitude. Ça te dérangeait pas. Ça te faisait sourire. Puis toi aussi, tu l'avais détaillée du regard.


«Bonjour, je suis Manon. C'est moi qui partage ta chambre, dès à présent.»

Manon. C'est un joli prénom, tu penses. «Enchantée. Moi c'est Lann.» Tu lui réponds, dans un sourire. Tu sais pas ce que tu peux dire de plus. Tu fais de ton mieux pour ne pas avoir l'air froide. Il faudrait pas.

Elle a retiré son sac à dos. Elle a les épaules marquées par les sangles. Elle a l'air d'avoir mal, un peu. Elle les masse doucement en me demandant quel lit je prends. «J'aimerais bien m'allonger un moment, le voyage m'a fatiguée.» C'est vrai qu'elle a l'air exténuée. Ça doit être dû à sa santé fragile. Puis le voyage. Elle doit sûrement venir de loin. Et revenir de loin. Peut-être qu'un jour, elle me racontera. Tout ce qui lui est arrivé, dans les détails. Peut-être qu'au début, elle ne me dira pas grand-chose.

Toi, tu te vois bien tout lui déballer, d'un coup. Si tu te sens en confiance. Tu te ressens le besoin d'en parler, parfois. Tu cherches quelqu'un qui pourrait partager ton point de vue sur tout ça. Pour t'assurer que tu fais pas fausse route, que tu deviens pas cinglé. Pour t'assurer que, ce n'est pas si fou, tout ça, au final. Mais peut-être que cette fois, tu ne le feras pas. T'as jamais raconté toute cette histoire. En détail, du moins. Peut-être que tu en glisseras des morceaux. Par si par là. Pour ne pas  qu'elle prenne peur. Pour ne pas qu'elle pense que tu es évadée d'un hôpital psychiatrique. Pour t'assurer qu'elle comprend bien.

«J'ai l'habitude de dormir dans celui près de la fenêtre.» J'aime bien cette habitude. J'aime bien la vue de la fenêtre. «Il y a un magnifique lever de soleil, ici. Je comptais descendre sur la plage tôt, demain. Pour le voir encore plus beau qu'à travers les carreaux.» J'ajoute. Comme pour la prévenir. J'essaierais de ne pas faire de bruit, pour ne pas la réveiller. Mais on sait jamais. Si elle a le sommeil léger. Si je fais un boucan d'enfer. Si j'arrivais pas à être suffisamment discrète. Et puis, peut-être qu'elle voudra venir avec moi.
«Si tu veux, je pourrais te faire faire un tour. Pour voir les alentours. Je pourrais t'emmener sur la plage.» Je propose. Je pourrais. Quand elle sera reposée.
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